Tout inclus pour PME


Édition du 07 Mars 2015

Tout inclus pour PME


Édition du 07 Mars 2015

Par Matthieu Charest

[Photo: Shutterstock]

Il suffit d'emprunter le boulevard Saint-Laurent ou la rue Sainte-Catherine à Montréal pour constater la kyrielle de locaux vides. Mais alors que bureaux et commerces sont délocalisés vers les banlieues, certains promoteurs immobiliers ripostent. Ils offrent toute une gamme d'avantages aux locataires potentiels. Des campus luxueux pour les entreprises et leurs employés, des baux flexibles, et parfois même un soutien financier. Incursion dans un marché en plein essor, dont la valeur ne se détaille plus seulement en pieds carrés.

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«Les promoteurs immobiliers ont mauvaise presse, et c'est souvent mérité, croit Bruce Burnett, à la tête d'Antrev, une entreprise qui gère près de 1,5 million de pi² dans le Grand Montréal, dont il est en partie propriétaire. Je dois dealer avec cette image négative là. Bien sûr, je gère des immeubles plus traditionnels, des centres d'achats par exemple. Mais ça, c'est pour payer les comptes. Là où j'ai du plaisir, c'est quand je m'occupe de la moitié de mon portfolio qui se trouve dans le secteur créatif [sur le Plateau Mont-Royal, le Mile-End notamment], où l'on gère des lofts commerciaux pour PME.»

Si les promoteurs qui ciblent cette clientèle sont une minorité, «il s'agit d'un marché en croissance, souligne Andrée De Serres, titulaire de la Chaire Ivanhoé Cambridge d'immobilier de l'ESG UQAM. Ce sont comme des "parcs industriels pour PME à valeur ajoutée".»

«Le secteur immobilier est en train de s'adapter à des PME qui n'ont pas besoin de très grands espaces ; leurs infrastructures sont souvent dématérialisées, explique la chercheuse. Ces entreprises veulent des milieux de vie vivants, stimulants et à proximité des services, afin d'attirer de la main-d'oeuvre et d'impressionner leurs clients. Quant aux promoteurs, ils veulent attirer ces entreprises-là, quitte à s'adapter et à construire de toutes pièces pour les satisfaire.»

Nathalie Voland, présidente du groupe immobilier Quo Vadis (très présent dans l'arrondissement du Sud-Ouest), est de ceux-là. Quand elle a repris les rênes de l'entreprise fondée par son père, elle ne pouvait pas dire non aux PME. «Après tout, nous aussi nous sommes une petite entreprise. Et non seulement c'est une clientèle moins risquée, parce que c'est plus facile de les remplacer si elles nous quittent, mais en prime, je ne suis pas en concurrence directe avec les grands groupes immobiliers», remarque-t-elle.

«La concurrence est féroce dans le secteur des grands immeubles. Tout le monde recherche de grandes entreprises comme locataires, celles qui louent des surfaces de 100 000 pi². Les PME, elles, ne sont pas accueillies de la même façon, constate-t-elle. Et même si elles sont acceptées, on leur donne les locaux qui restent...»

Des locataires à échelle humaine

«On cherche des PME québécoises pour venir s'installer chez nous, affirme Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus (SDA), derrière le projet Technopôle Angus, dans Rosemont-La-Petite-Patrie. Quand les dirigeants se trouvent sur place, ça nous permet de bâtir une vraie relation avec eux. Et ça assure la stabilité. Une entreprise ou un commerce local ne seront pas délocalisés demain matin...»

Et le Technopôle est vaste : il reste environ 60 000 pi² d'espace de bureau disponible dans la phase déjà construite, et plus de 1 million de pi² restent à construire. «On ne cherche pas des locataires qui occupent 100 000 pi²», soutient M. Yaccarini.

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