Premier profil des parcs industriels québécois


Édition du 13 Septembre 2014

Premier profil des parcs industriels québécois


Édition du 13 Septembre 2014

Les démarcheurs internationaux pourront en apprendre davantage sur la superficie des parcs industriels québécois, la composition du sol, le débit de l’aqueduc, la présence ou non de systèmes d’assainissement des eaux, la proximité d’une desserte fe

Les parcs industriels du Québec ne figurent pas dans la mire des investisseurs étrangers, déplorent leurs gestionnaires, car il n'existe aucune donnée sur leur état. Néanmoins, le premier profil statistique de ces parcs, dévoilé lors de la première édition du Colloque sur le développement des parcs industriels au Québec qui s'est tenu à Victoriaville les 3 et 4 septembre, devrait les aider à se faire connaître.

Ces données, recueillies au cours des derniers mois auprès des municipalités du Québec comptant plus de 5 000 habitants, seront publiées d'ici septembre 2015 sur un site Web, actuellement en construction, indique Louis Grenier, associé principal chez Stratégies Immobilières LGP. Ce site deviendra ainsi un outil à consulter pour l'usage des Site Selectors internationaux.

«Le Canada, si on exclut les investissements dans les ressources premières qui s'y réalisent, fait piètre figure au point de vue de l'investissement direct étranger (IDE), mentionne Louis Grenier, en entrevue à Les Affaires. À une certaine époque, pas si lointaine, le Canada était en mesure d'attirer beaucoup de ces investissements étrangers, même dans le secteur manufacturier. Cependant, ce n'est plus le cas aujourd'hui, mis à part le secteur des ressources naturelles. C'est très préoccupant, même si la situation tend à se renverser peu à peu.»

La superficie du parc, la composition du sol, le débit de l'aqueduc, la présence ou non de systèmes d'assainissement des eaux, la proximité d'une desserte ferroviaire ne sont que quelques exemples de ces données. L'interaction des gestionnaires des parcs industriels servira ensuite à peaufiner, sur papier, ces données partielles avant une mise en ligne finale, prévue l'an prochain.

«Ce n'est pas une question de se démarquer, insiste M. Grenier. C'est plutôt d'aider les entreprises d'ici et d'ailleurs qui cherchent un endroit où s'établir. C'est une activité devenue mondiale. De plus, il faut savoir que les premières recherches, pour n'importe quelle entreprise désirant trouver le meilleur site pour servir son marché, se font d'abord par Internet, d'où la nécessité de créer un site Web. Or, il n'existe actuellement aucune base de données à cet effet au Québec.»

Un coup de barre nécessaire

Le pdg de Développement économique de Longueuil (DEL), Mario De Tilly, abonde dans le même sens. Selon lui, il faut donner un nouveau souffle à nos parcs industriels, dans un contexte marqué par le déclin de l'industrie, de façon générale, au cours des dernières années. M. De Tilly croit qu'un coup de barre est nécessaire, et le colloque a été le point de départ d'un changement de cap. Selon lui, plusieurs études, dont celle qu'a rendue publique en février 2014 L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier pour le Québec, confirment que la région de Montréal sous-performe par rapport à d'autres grandes villes du pays.

«Pour y arriver, il faudra évidemment que le Québec et le Canada soient prêts, mentionne le pdg de DEL. Il faut que nos parcs industriels soient prêts et que nos stratégies d'accueil, de promotion et de mises en marché soient prêtes. Il faut créer, autour de nous, dans nos milieux respectifs, des climats favorables à l'éclosion d'activités manufacturières.»

Conjuguer le développement des parcs industriels et la qualité de vie des citoyens

Un travail doit se faire en aval, mais il faut une sensibilité accrue de la part des décideurs ainsi que de l'ensemble des citoyens afin de faire en sorte que les milieux soient accueillants pour les nouvelles formes d'activité manufacturière. Selon M. De Tilly, cette plus grande sensibilité permettrait ainsi de mieux voir comment la qualité de vie des citoyens et le secteur manufacturier, le plus gros générateur d'emplois de qualité, peuvent se conjuguer.

«Nos municipalités et nos régions doivent s'impliquer dans le développement de leurs parcs industriels pour survivre dans une économie en bouleversement, mais il faut leur donner les outils pour y arriver, estime Mario De Tilly. Il existe des régions dans le monde qui l'ont compris.»

Il cite l'exemple de la Cité de la biotechnologie agroalimentaire, vétérinaire et agroenvironnementale de Saint-Hyacinthe, qui s'est vue décerner, en 2011, le prix du Meilleur parc technologique en émergence de l'Association of University Research Parks (AURP) Awards of Excellence. M. De Tilly était alors directeur général de Saint-Hyacinthe Technopole.

Organisé par Stratégies Immobilière LGP et DAA Stratégies, en collaboration avec l'Association des professionnels en développement économique du Québec (APDEQ), le Colloque sur le développement des parcs industriels au Québec a abordé plusieurs enjeux liés à leur développement en faisant ressortir, entre autres, l'importance de la fonction industrielle dans les mix fonciers des municipalités.

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