Petites boutiques dans les grands centres commerciaux : un mariage difficile

Publié le 16/10/2010 à 00:00, mis à jour le 18/10/2010 à 15:40

Petites boutiques dans les grands centres commerciaux : un mariage difficile

Publié le 16/10/2010 à 00:00, mis à jour le 18/10/2010 à 15:40

Pas facile d'être un détaillant indépendant dans la jungle de l'immobilier commercial.

Benoît Doyon, propriétaire de la boutique L'imaginaire, à Place Laurier à Québec, a encore sur le coeur le fait qu'Ivanhoé Cambridge a récemment loué à Sports Experts un local voisin qu'il convoitait. Si le propriétaire du centre commercial lui avait loué ce local, il aurait pu doubler la superficie de son magasin sans avoir à déménager, épargnant ainsi beaucoup d'argent.

Le commerçant, qui vend notamment des jeux, des objets de collection, des figurines ainsi que des costumes, affirme qu'Ivanhoé Cambridge bloque ses projets d'expansion depuis deux ans, faute de locaux disponibles.

Un traitement équitable, selon le bailleur

" L'Imaginaire est un bon locataire, un détaillant efficace, admet Céline Mercier, directrice, administration, de Place Laurier. Toutefois, le centre commercial est plein. Nous n'avons pas l'espace nécessaire. " Elle souligne que Place Laurier abrite déjà 12 locataires majeurs qui occupent des locaux de 15 000 pieds carrés et plus.

Ivanhoé Cambridge, filiale de la Caisse de dépôt et placement, insiste sur le fait que les chaînes et les détaillants indépendants sont traités sur le même pied. " On ne peut pas plaire à tout le monde. On cherche à prendre les meilleures décisions pour le centre commercial en termes de parts de marché, de positionnement et d'attrait général ", dit Pierre Léveillé, directeur général de Place Laurier.

Les chaînes ont une longueur d'avance

" Les chaînes ont une longueur d'avance, car elles négocient pour plus d'un site à la fois et peuvent montrer une belle feuille de route ", explique Joël Paquin, président de Paquin Recherche et Associés, un consultant en commerce de détail. Il recommande à Benoît Doyon de continuer à frapper à la porte de son bailleur.

" Dans un scénario idéal, je passais d'un local de 8 000 à 16 000 pieds carrés afin de m'imposer encore plus dans chacune de mes spécialités ", dit M. Doyon. Le détaillant précise avoir agrandi sa boutique de Place Laurier à six reprises depuis qu'il l'a achetée en 1986.

Le dernier agrandissement date d'il y a cinq ans. Le bail est valide pour cinq autres années. L'idée de devoir déménager un jour ne sourit guère à M. Doyon. Le commerçant évalue à 750 000 $ l'investissement requis pour aménager un magasin de 16 000 pieds carrés à partir de zéro.

M. Doyon comprend qu'il est plus alléchant pour un propriétaire de louer 20 000 pieds carrés à un locataire majeur que 8 000 pieds carrés à un indépendant. Il croit néanmoins qu'il avait de bons atouts. " Mon commerce est unique à Québec. Il permet à Place Laurier de se démarquer des autres centres commerciaux. "

M. Doyon ne croit pas que pareille occasion se présentera à nouveau. La croissance de son magasin se fera autrement qu'il l'aurait espéré. " Le centre commercial a décidé pour moi. "

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