Où va l'architecture montréalaise ?


Édition du 25 Mars 2017

Où va l'architecture montréalaise ?


Édition du 25 Mars 2017

Le ­YUL est l’un des nombreux projets d’importance à voir le jour dans le ­centre-ville de ­Montréal.

Exit les immeubles en bois et en brique : la tendance est à la construction de complexes résidentiels de haute densité, autant en ville qu'en banlieue. Mais en voulant conserver les prix de vente au plus bas, est-ce qu'on ne néglige pas l'architecture et les constructions vertes ?

Avec l'édification de tours d'habitation grand format, l'architecture dans le centre-ville de Montréal se transforme. En périphérie du Centre Bell, on voit même apparaître d'immenses tours au revêtement de verre, ce qu'on n'avait jamais vu auparavant pour du résidentiel à Montréal.

Jean-Claude Marsan, professeur émérite d'architecture à l'Université de Montréal, n'est pas du tout impressionné par l'architecture dite internationale des nouveaux édifices. «On copie les styles que l'on voit à Toronto, à Dubaï ou en Chine. Malheureusement, ces constructions ne sont pas ancrées dans l'histoire de Montréal. Je trouve que l'on manque d'audace et de créativité», critique-t-il sévèrement. Si Jean-Claude Marsan trouve quelques créations intéressantes dans le centre-ville sur le plan du design, comme le YUL et l'Avenue, il trouve peu de constructions dignes de mention dans Griffintown. «C'est désastreux, ce que l'on construit là-bas. On fait n'importe quoi !», s'indigne-t-il.

Philippe Lupien, architecte et professeur à l'École de design de l'Université du Québec à Montréal, n'est pas aussi catégorique. Même s'il constate que l'architecture montréalaise n'a plus l'audace des années 1960, période faste pendant laquelle la ville de Jean Drapeau se démarquait sur la scène internationale par ses innovations techniques (pensons à la Tour de la Bourse et à Habitat 67), les constructions actuelles ne sont pas dénuées d'intérêt. «Les rez-de-chaussée des immeubles s'intègrent de plus en plus à la rue, plutôt que de lui tourner le dos, comme dans les années 1960. Je trouve ça très intéressant. J'aime aussi le fait qu'on explore de plus en plus la mixité des usages», dit le rédacteur en chef de la revue ARQ-Architecture et design Québec.

Les promoteurs se défendent de mettre de l'avant un design ordinaire. «Le problème, c'est que les bâtiments à "l'architecture signature" coûtent cher, et on doit respecter la capacité de payer de nos clients. On essaie de faire du beau avec peu de moyens», affirme Marco Fontaine, directeur du marketing chez Devimco, promoteur très actif dans Griffintown et l'ouest du centre-ville.

Quant aux architectes, ils disent qu'ils font leur possible pour peaufiner leurs plans. «Mais tout va très vite aujourd'hui. On a peu de temps pour conceptualiser nos projets», admet Anik Shooner, architecte chez Menkès Dagenais Shooner Letourneux, qui signe plusieurs projets d'importance dans le centre-ville de Montréal, dont le YUL.

De toute façon, selon Marc Lachance, promoteur du Sommet 3V, un projet de 100 millions de dollars à Sainte-Foy, les clients s'intéressent très peu au design architectural. «Quand je les rencontre, ils me posent mille questions sur les commodités, mais personne ne m'en pose sur l'architecture», dit ce promoteur d'expérience.

Côté développement durable, on constate que les acheteurs s'entichent peu des certifications environnementales. Un tour d'horizon des projets d'importance du Québec montre qu'une minorité d'acheteurs visent une certification LEED, la norme la plus répandue dans l'industrie.

«Les gens s'intéressent aux composantes écologiques, mais ils ne sont pas prêts à payer plus cher pour une certification verte, qui ajoute jusqu'à 20 % au prix d'achat», affirme Sébastien Lessard, promoteur du projet Urbania, à Laval. Partout, le critère principal demeure le prix. Et on veut payer le moins cher possible, peu importe la couleur (vert foncé ou pâle) du projet.

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