Montréal: concilier vision urbaine et croissance économique


Édition du 30 Mai 2015

Montréal: concilier vision urbaine et croissance économique


Édition du 30 Mai 2015

Par Matthieu Charest
Les petits royaumes

Cela dit, les élus joints par Les Affaires s'accordent sur le point suivant : il y a place à l'amélioration. «À Montréal, on a tendance à tout vérifier, tout contrôler, tout gérer, explique François Croteau, maire de l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie. On est capable de réduire les délais de l'obtention de permis, par exemple.»

Parmi les doléances qui font consensus : la complexité administrative héritée de la vague de fusions-défusions, au tournant des années 2000, et les variantes dans les exigences quant aux promoteurs pour chaque arrondissement. Ironie du sort, c'est l'arrondissement de François Croteau, Rosemont-La Petite-Patrie, qui est la cible de toutes les attaques, de part et d'autre de la table.

«Quand la Ville s'est décentralisée, c'est devenu l'enfer. Il y a des gens compétents à certains endroits, mais dans d'autres, il y a des power trips épouvantables. Certains arrondissements sont devenus des royaumes», lance Anik Shooner, associée chez Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes, une firme qui a conçu YUL, deux tours d'habitation de 38 étages au centre-ville.

«À Rosemont, on ne sent pas qu'il y a une volonté politique [pour accueillir des projets immobiliers]», affirme Jacques Vincent, de Prével, qui résume bien la pensée des intervenants de la table ronde. «J'ai l'impression qu'il n'y a personne pour analyser les dossiers. Je ne suis même pas sûr qu'ils ont une volonté de s'organiser», ajoute-t-il.

Le maire de Rosemont-La Petite-Patrie réfute les conclusions des invités. «Ce n'est pas une question de manque d'effectifs, nous a expliqué François Croteau. Mais nous sommes en plein boom immobilier à Rosemont. Je comprends l'impatience des citoyens et des promoteurs. Il y a des délais inacceptables, et je veux qu'on travaille là-dessus», promet-il.

Toutefois, certaines critiques ne l'émeuvent pas outre mesure. «C'est certain que quelques promoteurs ne sont pas heureux. Le temps où les promoteurs influaient sur les décisions politiques est révolu. Et certains "dinosaures" refusent de s'adapter. Reste que la plupart d'entre eux travaillent très bien avec nous.»

«Je ne veux plus de projets "bombes atomiques" qui défigurent un quartier, ajoute-t-il. Nous avons une vision claire et détaillée dans notre plan d'urbanisme. Nous voulons du développement, mais durable. De la place pour les piétons, du verdissement, de l'originalité.»

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