Marier une université à un cégep


Édition du 13 Juin 2015

Marier une université à un cégep


Édition du 13 Juin 2015

Intégrer un pavillon universitaire ultramoderne à un cégep plus ancien, sans détonner dans un quartier résidentiel de Sept-Îles. Voilà le défi qu’a dû relever le cabinet d’architectes montréalais BGLA avec le chantier du pavillon Alouette-UQAC.

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Inauguré à l’automne 2014, le pavillon universitaire Alouette-UQAC a été entièrement financé, à hauteur de 10 millions de dollars, par Aluminerie Alouette. Ce legs à la communauté découlait d’une entente avec Québec relativement à l’obtention d’un nouveau bloc d’électricité, pour soutenir ses projets d’expansion.

Alouette et l’UQAC souhaitaient un bâtiment très moderne, axé sur le développement durable. « En même temps, le bâtiment était directement relié au Cégep, bâti dans les années 1970 avec des panneaux de béton structuraux, et au pavillon ArcelorMittal, construit en 2011 avec des revêtements extérieurs métalliques légers », rappelle Pierre-André Lévesque, associé de BGLA, une firme d’architecture et de design urbain de 55 employés, en affaires depuis près de 40 ans.

Les architectes décident donc d’intégrer ces deux éléments et d’utiliser des panneaux de béton légers, non structuraux, auxquels se greffent au deuxième étage des revêtements métalliques légers. Un rappel parfait des deux précédents bâtiments, qui vient s’ajouter à la structure en bois lamellé collé et lamellé croisé de Nordic Structures.

De son côté, et sans l’imposer, Alouette souligne qu’il serait intéressant que l’aluminium figure au rang des matériaux utilisés, faisant du bâtiment un symbole de ses divers usages. BGLA innove en utilisant notamment une mousse d’aluminium produite en Ontario, qu’elle est seulement la deuxième à employer au Québec. Fabriquée à partir de boîtes de conserve recyclées, cette matière soufflée ressemble un peu à une éponge. Elle sera utilisée sous forme de panneaux, comme revêtement mural intérieur et extérieur. Un escalier et des garde-corps seront aussi construits en aluminium, ainsi que l’un des éléments les plus remarquables de l’immeuble : les concentrateurs paraboliques fixés sur le toit, une partie d’une installation solaire hybride.

Creuser le sol, plutôt que le budget

La réalisation pose toutefois certains défis, notamment pour respecter un budget ne devant pas dépasser la somme de 10 M$ allouée par Alouette. Or, l’éloignement fait grimper les prix plus rapidement que prévu. « Ça coûte souvent plus cher de construire plus au nord, dans des régions très éloignées des grands centres », confirme Pierre-André Lévesque. À titre d’exemple, la peinture du bâtiment, évaluée d’abord à 150 000 $, en coûtera finalement le double. Les prix des sous-traitants locaux, notamment, sont plus élevés, en particulier lorsqu’il y a beaucoup d’ouvrage. Et certains sous-traitants sont des entreprises du Sud. Elles doivent envoyer des travailleurs à Sept-Îles et les y loger pour la période des travaux, ce qui impose une autre pression à la hausse sur les coûts.

Au départ, tous les locaux devaient entrer dans les deux étages du bâtiment. Mais cela nécessitait un bâtiment trop long pour le budget disponible. De plus, la longueur du bâtiment aurait excédé la longueur maximale autorisée par le Code du bâtiment pour un immeuble construit avec du bois, une matière combustible. Pas question non plus d’ajouter un étage supplémentaire. L’immeuble est au cœur d’un quartier résidentiel où le bungalow règne en maître. Le Cégep fait deux étages et l’université ne pourra pas dépasser cette hauteur, au risque de trop jurer dans le paysage.

Lorsque le Cégep fait la demande d’ajouter un sous-sol, les architectes ont une idée. Pourquoi ne pas creuser le terrain, pour donner accès à la lumière et aux gens, et ainsi installer des locaux et une aire de vie pour les étudiants ? Des salles de visioconférence pourront aussi y être installées dans les pièces plus sombres, puisque ce genre de technologie exige généralement une certaine pénombre. L’idée séduit et règle le problème de la longueur du bâtiment et du respect du budget.

Plus nécessaire dorénavant de quitter la région. Plusieurs étudiants de Sept-Îles n’ont désormais que quelques mètres à franchir pour poursuivre leurs études universitaires !

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