Les résidences avec soins
 ne suffisent plus à la demande


Édition du 08 Avril 2017

Les résidences avec soins
 ne suffisent plus à la demande


Édition du 08 Avril 2017

Par Claudine Hébert

[Photo : 123RF]

Le Québec est devenu un modèle au pays pour le choix des beaux complexes modernes de résidences pour aînés retraités et autonomes. Pourtant, plusieurs s'inquiètent du nombre peu élevé de résidences avec unités de soins pour personnes en perte d'autonomie.

Le député caquiste François Paradis, responsable de la santé pour son parti, est l'un de ceux qui sonnent régulièrement l'alarme. Il y a deux ans, son parti a analysé le marché des CHSLD. Les temps d'attente pour une place dans ces résidences publiques avec soins ont atteint plus de 300 jours dans plusieurs régions. Dans Chaudière-Appalaches, nous dit-on au bureau du député Paradis, à Lévis, c'est plus de deux ans d'attente. Seule une poignée de régions, soit la Mauricie, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et l'Estrie, comptent moins de 50 jours d'attente. Au total, on estime que plus de 3 000 personnes attendent une place dans une résidence avec soins.

Alors que la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) recense plus de 118 000 places en résidences pour aînés au Québec, le nombre de places en résidences avec soins se situe autour de 43 000. Comment expliquer cette différence ? Qu'attendent les promoteurs pour offrir davantage d'unités avec soins ? «La majorité des gros promoteurs immobiliers ne veulent pas investir dans ce type de résidences. Et ce, pour deux raisons : soit les gens n'ont pas la capacité de payer pour ce type d'unité qui se loue entre 3 500 et 8 000 $ par mois, soit ils n'ont carrément pas envie de le faire. Notre système de santé ne nous a pas habitués à payer pour recevoir des soins. Plutôt que de payer pour loger leurs parents en résidence privée avec soins, les gens attendent qu'une place se libère en CHSLD», indique Claude Paré, président et cofondateur de Visavie, un centre de référencement de résidences pour aînés.

Il faut comprendre que les unités dans les résidences pour aînés autonomes coûtent en moyenne de 115 000 à 160 000 $ à construire. Une unité de type CHSLD coûte, pour sa part, de 200 000 à 300 000 $. «Et ce n'est que le bâtiment. Il faut ensuite payer le personnel, ce qui fait augmenter la facture», indique M. Paré.

Fondée en 1988, Visavie aide les personnes de plus de 60 ans à trouver un milieu de vie adéquat en fonction de leurs besoins actuels. Depuis cinq ans, M. Paré assiste à une hausse de 5 % par année de la demande pour des résidences avec soins. «On reçoit en moyenne de 150 à 200 appels par semaine pour des services et des conseils. Plus de 75 % de ces appels proviennent d'enfants dont un ou les deux parents sont en perte d'autonomie et nécessitent des soins», dit-il.

Afin de satisfaire à la demande, Visavie a lancé, il y a trois ans, un service d'aide à domicile (jaidemesparents.ca) pour l'accompagnement, l'aide aux bains, la préparation de repas. «Nous avions à peine 10 employés il y a deux ans. Nous en comptons aujourd'hui 140. Et nous en aurons 200 d'ici la fin de l'année 2017», signale M. Paré.

Ironiquement, poursuit M. Paré, ce n'est pas que des aînés habitant dans leur demeure qui ont recours à ces services : plus de 25 % de la clientèle de l'aide à domicile vit en résidence pour aînés.

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