Si l'année qui se termine a été très calme dans l'immobilier à Montréal, la capitale fourmille d'activité.
Au pays de Régis Labeaume, les grues s'activent. Sainte-Foy, colline parlementaire, Saint-Roch, D'Estimauville, Lebourgneuf... Aux quatre coins de la ville, les chantiers se multiplient. Les promoteurs d'immeubles commerciaux profitent de taux d'inoccupation parmi les plus bas du Canada.
Le taux d'inoccupation est de 5,9 % dans les immeubles de bureaux à Québec, selon les données d'Altus InSite. " Si on tient compte des nouveaux projets, il grimpe à 6,2 % ", dit Marie-France Benoît, consultante principale du bureau québécois de la firme d'analyse immobilière. C'est deux fois plus qu'il y a quatre ans, mais ce n'est rien en comparaison de la situation qui prévaut à Montréal, où le taux d'inoccupation atteint 9,4 %, ajoute-t-elle.
Chez De Rico, Hurtubise et associés, l'analyste Claude Hurtubise explique la bonne performance de Québec par un solde migratoire positif et un marché de l'emploi vigoureux.
" C'est lié à l'exode rural : nous avons un apport net de 2 793 personnes de 2007 à 2008 ", dit-il. Quant au taux de chômage, il plafonne à 5,4 % dans la Capitale-Nationale. Bien des économistes considèrent ce niveau comme étant proche du plein emploi.
Une ville en mode rattrapage
Ces données avantageuses auraient dû se traduire par la mise en chantier de nombreux immeubles de bureaux dans la capitale au cours des dernières années. Toutefois, les loyers n'ont pas atteint les niveaux nécessaires à un boom immobilier à Québec, dit Mme Benoît. " De 2006 à 2008, il n'y a eu aucune livraison d'immeuble de bureaux. "
D'où le rattrapage que vit présentement la ville. " Il s'est construit un million de pieds carrés dans la dernière année, dit M. Hurtubise. Mais les années précédentes, il y en a eu tellement peu que la moyenne sur cinq ans est d'environ 200 000 pieds carrés par an. "
Pour une ville où l'inventaire total est de 17 millions de pieds carrés, c'est rien. " Les immeubles livrés en 2009 répondent à une demande refoulée ces dernières années ", dit Mme Benoît.
Partout au Canada, l'immobilier tarde à sortir de son engourdissement. Mais à Québec, les promoteurs démarrent enfin leurs projets.
