Le Quartier des spectacles: relier l'est et l'ouest


Édition du 08 Mars 2014

Le Quartier des spectacles: relier l'est et l'ouest


Édition du 08 Mars 2014

Par Matthieu Charest

Série 3 de 5 - Dans une série en cinq volets, Les Affaires présente des projets immobiliers d'envergure qui devraient bientôt faire couler un sang nouveau dans les artères de Montréal.

Inaugurée à l'été 2009 aux abords de la Place des Arts, la Place des Festivals triomphe autant auprès des élus, du secteur privé, que du grand public. Mais ce premier succès n'est qu'une étape initiale qui s'inscrit dans le vaste chantier du Quartier des spectacles. Il reste beaucoup de travail à accomplir et, comme Les Affaires l'a constaté, c'est un secret bien gardé.

L'emplacement même des bureaux du Partenariat du Quartier des spectacles (PQDS), rue Saint-Alexandre, entre la Place des Arts et le Centre Eaton, tend à faire oublier l'ampleur du territoire couvert par le projet.

C'est que le PQDS est chargé de la promotion et de l'animation d'une zone beaucoup plus vaste. Sa mission couvre une superficie d'un kilomètre carré et englobe l'ensemble du campus de l'UQAM, et même la totalité du Quartier latin. La Place des Festivals, elle, représente 6 141 mètres carrés (m2).

C'est d'ailleurs le premier avertissement que les dirigeants du Partenariat du Quartier des spectacles ont lancé à Les Affaires, lors de notre rencontre. «Le Quartier des spectacles est beaucoup plus large que la Place des Arts, qui n'est que le pôle ouest, précisent Jacques K. Primeau, président du conseil d'administration, et Pierre Fortin, directeur général. Il y a aussi le pôle est, et nous devons relier les deux.»

Finir ce qu'on a commencé

Le président du CA, qui s'est illustré comme gérant du groupe Rock et Belles Oreilles et dont l'entreprise éponyme participe entre autres à la production de l'émission Tout le monde en parle, nous a lancé un autre avertissement.

«Souvent, à Montréal, on ne termine pas ce qu'on a commencé. Il reste encore beaucoup de boulot pour réaliser le Quartier des spectacles. Il faut aller jusqu'au bout !»

Le pôle ouest, celui de la Place des Arts, a déjà bénéficié d'investissements massifs pour se revitaliser, soit 147 millions de dollars, selon la Ville de Montréal. Entamée en 2008, cette phase devait coûter 120 M$ au départ.

Richard Bergeron, chef du parti Projet Montréal et déjà chef de l'opposition officielle à l'époque, estime que les coûts auraient pu être réduits. Cependant, il se garde bien de porter des accusations. «La grande place a été livrée en 2009, une période assez noire, où il y avait pas mal de collusion. Peut-être qu'aujourd'hui, le même projet aurait coûté moins cher.»

Reste que plusieurs projets, comme la Maison du Festival Rio Tinto Alcan, la Maison du développement durable, l'édifice 2-22 ou la Maison symphonique, ont déjà changé le visage de cette partie du centre-ville.

En contrepartie, le pôle est, celui du Quartier latin, tristement célèbre pour l'Îlot Voyageur qui surplombe la gare d'autocars de Montréal, a été délaissé jusqu'à présent. Mais cette ère serait bientôt révolue.

Déjà, le gouvernement Marois a annoncé en novembre dernier un investissement de 246 M$ pour ériger un immeuble de bureaux donnant sur la partie sud de l'édifice. Un projet de 58 000 m2 qui devrait être réalisé pour 2019. Quant à la partie nord, elle a été vendue à l'été 2013 à un promoteur de la Colombie-Britannique, le groupe Aquilini, pour 45,5 M$. L'entreprise souhaite y construire 700 logements.

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