Le marché de l'immobilier de luxe rebondit


Édition du 28 Mars 2015

Le marché de l'immobilier de luxe rebondit


Édition du 28 Mars 2015

L'immobilier de prestige semble bénéficier d'un «effet Couillard». Dès l'arrivée au pouvoir du Parti libéral au printemps dernier, des courtiers ont constaté un revirement de situation dans ce créneau. D'ailleurs, plusieurs spécialistes s'attendent à voir le secteur dépasser l'immobilier résidentiel traditionnel en 2015. Tour d'horizon de l'ensemble du Québec.

Le plan d'austérité budgétaire du gouvernement Couillard n'effraie pas les riches, bien au contraire. Plutôt que de prendre la rue pour manifester contre les compressions, les personnes aisées se ruent sur les maisons à vendre. «L'année 2015 part en lion. Si la tendance se maintient, on va connaître une excellente année», constate Georges Bardagi, courtier immobilier montréalais Re/Max spécialisé dans la vente de propriétés de luxe.

Pour ce courtier, dont le terrain de jeu englobe Outremont, Westmount, Ville-Marie et Mont-Royal, la dépréciation du dollar canadien, qui procure un sentiment de confiance chez les gens d'affaires, l'absence d'élections provinciales à l'horizon et les taux d'intérêt toujours aussi favorables revigorent le marché de luxe, après deux années de vaches maigres. «Peut-être que les gens ont freiné leur désir d'acheter au cours des deux dernières années», avance Georges Bardagi.

Dominic St-Pierre, directeur principal, région du Québec, chez Royal LePage, n'hésite pas à parler d'un «effet Couillard» sur l'immobilier de prestige. «Il y a eu un revirement de situation dès l'élection du gouvernement libéral. Les ventes ont repris immédiatement de la vigueur», dit-il. Selon ses prédictions, le marché de luxe surperformera en 2015 par rapport au marché conventionnel qui, lui, tourne un peu plus lentement. «Il y a beaucoup de nouvelles encourageantes sur le plan économique», indique-t-il.

Selon la Fédération des chambres immobilières du Québec, les ventes de maisons unifamiliales de luxe (1 million de dollars et plus) ont grimpé de 16 % en 2014 par rapport à 2013, avec un total de 424 transactions, ce qui représente 2 % du total du marché des unifamiliales. En 2013, le marché de luxe avait encaissé une baisse significative des transactions de 8 %. Le nombre d'inscriptions, pendant ce temps, a augmenté de 8 % en 2014, une faible hausse par rapport à 2013, où il avait grimpé de 22 %.

La vigueur du marché montréalais n'a cependant rien de comparable avec celle des marchés de Toronto, Calgary et Vancouver. À preuve, le Fonds monétaire international situe le chef-lieu des Canucks comme étant la localité qui occupe le deuxième rang des villes les plus chères du monde, après Hong Kong. Quant à Toronto, le prix moyen d'une maison isolée a franchi, en février, le cap symbolique du 1 M$. À titre de comparaison, le prix moyen sur l'île de Montréal n'était que de 548 806 $ au quatrième trimestre de 2014.

Dans le condo de luxe (plus de 700 000 $), le marché se redynamise, les transactions ayant augmenté de 16 % en 2014 par rapport à 2013. Toutefois, on remarque une hausse de 21 % des propriétés à vendre par des courtiers, ce qui semble indiquer que, comme dans le marché des premiers acheteurs, celui de la copropriété de luxe connaît lui aussi une situation de surplus. Le délai de vente moyen est désormais de 180 jours, en hausse de 49 % par rapport à 2013.

Les acheteurs de condos haut de gamme, principalement des ex-propriétaires de maisons qui ne veulent plus s'occuper de l'entretien, reluquent presque exclusivement les étages supérieurs des immeubles. «Non seulement ils veulent plus de luminosité, des vues dégagées sur l'horizon et une réduction du bruit ambiant de la ville, mais ils désirent aussi être le king of the castle, affirme Patrice Groleau, copropriétaire de McGill Immobilier, une entreprise très active au centre-ville de Montréal.

Qui dit condo de luxe dit terrasse ensoleillée. Une très belle propriété au troisième étage sans terrasse, si luxueuse soit-elle, s'éternisera sur le marché de la revente. Une hypothèse qui pourrait expliquer le faible engouement pour les condos luxueux du Ritz, dont 60 % sont toujours invendus. «Les copropriétaires veulent reproduire leur vie d'avant, en s'occupant d'un petit terrain. Ils veulent aussi des appartements sur plusieurs étages, qui reproduisent l'ambiance d'une maison», explique Patrice Groleau.

Même si des propriétés de luxe émergent de plus en plus en banlieue, elles représentent encore un faible pourcentage des propriétés luxueuses dans la grande région de Montréal. «Beaucoup de jeunes familles, ayant opté pour la banlieue pour élever leurs enfants, veulent revenir sur l'île quand les enfants grandissent, afin de s'approcher des écoles privées et des universités. Cependant, ils tombent des nues lorsqu'ils constatent la valeur [des propriétés] à Montréal», dit Georges Bardagi. Pour l'équivalent d'un manoir en banlieue, on trouve une maison jumelée à rénover à Mont-Royal. Aïe !

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