La numéro deux de la banque centrale évoque l'équilibre du logement abordable

Publié le 23/11/2018 à 07:10

La numéro deux de la banque centrale évoque l'équilibre du logement abordable

Publié le 23/11/2018 à 07:10

Par La Presse Canadienne

Le Canada est en équilibre sur une corde raide en ce qui concerne son marché du logement et devra éventuellement faire des compromis entre la stabilité économique et ses plans d'aide aux personnes dans le besoin, a affirmé jeudi la numéro deux de la Banque du Canada.

S'exprimant lors d'une conférence sur le logement à Ottawa, la première sous-gouverneure de la banque centrale, Carolyn Wilkins, a évoqué la décision de baisser les taux d'intérêt en 2015 afin de redonner vie à une économie en perte de vitesse.

Cette décision a convaincu certaines personnes de contracter des hypothèques plus importantes, ce qui a entraîné une augmentation de l'endettement des ménages et des prix de l'immobilier dans certains des plus grands marchés du Canada, les rendant trop onéreux pour certaines personnes.

Les efforts du gouvernement fédéral visant à ralentir ces marchés et à injecter des milliards de dollars dans de nouveaux logements abordables ont ensuite permis de réduire les coûts de logement par rapport à ce qu'ils auraient pu être, a souligné Mme Wilkins.

«C'est un exercice difficile, mais je peux dire que, en ce moment, on peut vraiment voir comment (...) ces politiques sont à leur meilleur, puisqu'elles fonctionnent l'une avec l'autre», a-t-elle noté lors d'un exposé dans le cadre de la Conférence nationale sur le logement de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Mais la Banque du Canada reste préoccupée par la dette des ménages, a poursuivi Mme Wilkins.

Les ménages endettés ont des finances fragiles et sont vulnérables aux problèmes économiques. Un glissement de l'économie, qui surviendra tôt ou tard, demandera de prendre des décisions difficiles, a-t-elle affirmé. La Banque du Canada réduira-t-elle les taux d'intérêt et encouragera-t-elle davantage les emprunts et les prix de l'immobilier plus élevés? Le gouvernement va-t-il dépenser davantage pour le logement subventionné? Ou un mélange des deux se produira-t-il?

«Nous étudions les objectifs sociaux et la stabilité financière et nous devons parfois faire des compromis», a affirmé Mme Wilkins.

La Stratégie nationale sur le logement

Son exposé a mis en lumière le défi que le gouvernement libéral doit relever avec sa Stratégie nationale sur le logement d'une durée de dix ans, évalué à 40 milliards $ en dépenses combinées fédérales, provinciales et territoriales.

La stratégie a été lancée il y a quelques mois seulement. Plusieurs parties du plan ont été annoncées en avril et d'autres seront déployées au cours des prochains mois.

Les premiers détails publiés jeudi par le gouvernement, à l'occasion de la Journée nationale du logement, montrent que les premières dépenses ont permis de maintenir environ 14 000 ménages dans des logements abordables.

Les libéraux soulignent aussi avoir fait, depuis leur arrivée au pouvoir, des dépenses sociales d'environ 5,7 milliards $ qui, selon le gouvernement, ont aidé plus de 775 000 ménages. Ces chiffres comprennent cependant des fonds budgétés annuellement pour les programmes de logement, et pas seulement la somme que les libéraux ont réservée dans leur premier budget en 2016.

Ils doivent encore tenir leur promesse d'inscrire la stratégie, ses objectifs et ses dépenses dans la loi.

La stratégie vise à construire ou à rénover des centaines de milliers de logements abordables ou locatifs. Des accords de financement ont été signés avec trois provinces — l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Nouveau-Brunswick — et avec les Territoires du Nord-Ouest.

Le gouvernement dit avoir l'intention de signer des accords de financement avec les autres provinces et les territoires d'ici le 1er avril 2019.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?