La correction attendue dans l'immobilier est elle vraiment imminente?

Publié le 13/05/2012 à 12:00, mis à jour le 14/05/2012 à 06:52

La correction attendue dans l'immobilier est elle vraiment imminente?

Publié le 13/05/2012 à 12:00, mis à jour le 14/05/2012 à 06:52

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Pour la plupart des Canadiens, leur demeure représente le plus imposant investissement qu'ils auront à faire - mais plusieurs oublient la valeur d'un tel actif.

Les spécialistes soutiennent qu'il s'agit d'un élément à prendre en considération alors que les prix des maisons au Canada pourraient avoir atteint leur sommet.

En fait, les experts affirment que si les finances d'un ménage sont la seule considération, les conditions cette année et au cours de l'année prochaine sont des plus propices pour utiliser la valeur de sa propriété comme actif d'investissement.

Pourquoi s'agirait-il d'un bon moment pour vendre?

À environ 370 000 $ en moyenne à l'échelle nationale - et presque 800 000 $ à Vancouver -, les prix des maisons sont déjà à des niveaux inégalés. Plusieurs observateurs estiment qu'une correction longuement attendue se profile entre 10 et 25 %, peut-être plus marquée dans les secteurs les plus actifs.

"Les prix des maisons par rapport aux revenus, les prix des logements par rapport aux loyers, tous les indicateurs émettent des signaux d'avertissement", a affirmé Derek Burleton, économiste principal de la Banque TD.

"Si vous y êtes simplement pour générer des profits, le moment n'est pas mal choisi pour vendre (avant que les prix chutent)."

Les profits de la vente d'une propriété peuvent être utilisés pour mettre de l'épargne de côté, éliminer des dettes, procéder à des investissements traditionnels ou, ironiquement, acheter d'autres propriétés - toutefois dans un secteur différent où les prix des maisons sont plus bas.

Bien sûr, même si l'approche est logique d'un point de vue financier, vendre la maison familiale pour déménager dans un logement ou dans un secteur plus abordable ne cadre pas dans l'objectif de qualité de vie de la vaste majorité des Canadiens.

Bien qu'il n'y ait pas de garantie de l'imminence d'une correction, des observateurs disent constater des signes additionnels que le secteur immobilier pourrait se refroidir de façon marquée.

Avec des niveaux de propriété près d'un record de 70 pour cent, la demande devrait fondre, et le portrait devrait basculer dans un marché d'acheteurs pour la première fois en plusieurs années.

Qui plus est, le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a prévenu le mois dernier être plus prêt de relever les taux d'intérêt, et les autorités fédérales appliquent des règles d'emprunt plus serrées.

Selon les termes du marché, vendre une propriété au sommet de la courbe est une manière de récolter les profits accumulés au cours de la dernière décennie d'appréciation des prix.

Les valeurs des propriétés ont crû à un rythme beaucoup plus élevé que les loyers depuis au moins l'an 2000. Le ratio au pays est bien au-delà des niveaux traditionnels et parmi les plus élevés dans les pays avancés.

Cela représente un signal fort que les propriétés sont surévaluées, mais aussi que les prix de location sont relativement abordables par rapport aux prix d'achats.

David Madani, de Capital Economics, qui anticipe une chute de 25 % des prix au cours des prochaines années, prévient qu'au même titre que la vente de ses actions, le moment choisi est toujours délicat.

"Nous avons vu l'immobilier comme un actif magique qui règlera tous nos problèmes puisque les prix montent toujours", a-t-il illustré.

"Bien sûr, quand le virage s'opère, l'abus de confiance qui avait fait grimper le marché peut se transformer en peur. Nous faisons face à des émotions... alors je ne crois pas à un atterrissage en douceur."

M. Madani a dit croire que le marché est à un sommet ou tout près, tout en ajoutant qu'il avait aussi cette impression il y a un an.

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