Immobilier: la croissance des prix ne suit plus l'inflation

Publié le 10/08/2018 à 16:07

Immobilier: la croissance des prix ne suit plus l'inflation

Publié le 10/08/2018 à 16:07

Bulletin JLR - Les Affaires. La tendance demeure à la hausse dans le secteur de l'immobilier résidentiel au Québec. En juillet, les ventes ont continué de croître avec un volume de transaction en hausse de 2%. Mais si les prix de vente semblent suivre, en moyenne, la même tendance dans l'unifamiliale (+2%), ceux des condominiums ne parviennent plus à suivre l'inflation.


Ventes d’unifamiliales au Québec

D’après les actes publiés au Registre foncier du Québec et compilés par JLR (incluant les ventes par courtier, entre particuliers et les constructions neuves), 80 033 propriétés unifamiliales ont été vendues au cours des 12 derniers mois. Il s’agit d’une croissance des ventes de 2 % relativement aux 12 mois antérieurs. Lors de cette même période, le prix médian des unifamiliales a crû de 3 % pour se fixer à 245 000 $. Spécifiquement pour le mois de juillet 2018, le nombre de propriétés vendues et le prix médian ont progressé de 2 %. 

Ventes de copropriétés au Québec

Le nombre de copropriétés vendues a nettement augmenté au Québec lors des 12 derniers mois. Les 32 847 transactions représentent une hausse de 10 % relativement aux 12 mois précédents. Durant cette même période, le prix médian a crû de 2 %. Malgré la forte augmentation des ventes de propriétés de ce type, la croissance de prix demeure plus faible pour ce secteur que pour unifamiliales et les multiplex, car les nouvelles constructions sont nombreuses. Selon les plus récentes données sur l’inflation de Statistique Canada, le taux d’inflation se trouvait à 2 % entre juin 2017 et juin 2018. Cela implique qu’une fois ajusté à l’augmentation du niveau des prix, le prix médian des copropriétés n’a pas crû au cours des 12 derniers mois. Pour le mois de juillet 2018, le nombre de ventes a grimpé de 8 % par rapport à la même période l’année précédente. Le prix médian est resté le même qu’en juillet 2017, ce qui signifie que la valeur a diminué une fois l’inflation prise en compte.

L’indice d’accessibilité

L’indice AP, développé par JLR, mesure l’accessibilité à la propriété au Québec. En juillet 2018, sa valeur se trouvait à 91,8, en chute de 5,9 % par rapport à juillet 2017. L’accès à la propriété ne cesse de baisser depuis plusieurs mois. La bonne tenue de l’économie québécoise et canadienne tire les prix des unifamiliales vers le haut et force la Banque du Canada à accroître les taux d’intérêt. Ces tendances qui nuisent à l’accessibilité ne sont toujours pas contrecarrés par une augmentation marquée des salaires au Québec. En dépit d’un taux de chômage historiquement bas, le salaire hebdomadaire médian s’avère le même depuis presque un an (août 2017). L’indice est basé sur le ratio salaire hebdomadaire (Statistique Canada)/paiement hypothécaire « type » rapporté en un indice base 100 (janvier 2010=100).

Tendances par ville

Du côté des résidences unifamiliales, le prix de vente a augmenté, sur 12 mois, pour la totalité des villes étudiées dans ce bulletin. Une hausse particulièrement élevée a eu lieu à Dollard-Des-Ormeaux (+10 %). La situation est moins tranchée pour l’évolution du nombre de ventes. Une baisse ou une stagnation du nombre de transactions est observée dans 6 des 25 municipalités analysées. Pour juillet 2018 plus particulièrement, c’est près de la moitié des villes qui n’ont pas eu une croissance des ventes relativement au même mois l’an dernier. 

La conjoncture du marché de la copropriété diffère de celle du marché de l’unifamiliale. La croissance des prix est plus au ralenti. Des hausses modérées ont été constatées à Montréal, Laval et Longueuil, mais pas dans le reste des municipalités analysées. 

Analyse économique

Le problème de pénurie de main-d’œuvre ne semble pas se résoudre au Canada et au Québec. Selon le plus récent sondage de la Banque du Canada (BdC), 34 % des entreprises doivent répondre à un problème de pénurie de main-d’œuvre. Théoriquement, cela devrait avoir un effet positif sur les salaires. Néanmoins, selon les Études économiques de Desjardins, le salaire horaire des Québécois augmenterait moins rapidement que celui du Canadien moyen. Les hausses salariales à travers le pays feront pression sur l’inflation si elles ne sont pas couplées avec une variation similaire de la productivité. Il est donc probable que la BdC freine la hausse de l’inflation en continuant d’accroître ses taux.

En ce qui concerne le marché immobilier, le pouvoir d’achat et la capacité à emprunter des acheteurs devraient croître à mesure que les salaires augmenteront. En présumant que l’offre de propriétés ne peut pas s’ajuster à court terme et que cela vient augmenter la demande, les prix devraient croître plus rapidement. Toutefois, les interventions de la BdC ont le pouvoir de hausser le coût de l’emprunt et de réduire l’effet de la croissance des salaires. Il nous reste donc à patienter pour constater quel sera l’effet dominant sur le marché immobilier au Québec.

À propos de JLR

JLR est un chef de file dans le développement de solutions foncières sur mesure : analyse de risque, enquête et recouvrement, analyse de parts de marché, suivi du portefeuille immobilier, développement des affaires, réglementation et conformité, évaluation immobilière, analyse de propriété et du marché immobilier et bien plus encore.

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour le 28/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

28/03/2024 | lesaffaires.com

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour le 28/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.