Immobilier: ce qui fait courir les acheteurs

Publié le 12/01/2018 à 15:16

Immobilier: ce qui fait courir les acheteurs

Publié le 12/01/2018 à 15:16

Photo: 123rf.com

Contre toute attente, le secteur de l’immobilier résidentiel aura été chaud en 2017. Et tout indique que l’industrie poursuivra sur sa lancée encore en 2018, tant au niveau des mises en chantier que de la revente. 

Comment peut-on expliquer une telle tendance haussière, alors qu’au même moment, le gouvernement fédéral et la Banque du Canada multiplient les mesures afin de ralentir l’ardeur du marché ?

Autrement dit, quels sont les facteurs clés sur lesquels s’appuie cet appétit apparemment sans limite des consommateurs pour le secteur de l’habitation ?

1) L’emploi : le nerf de la guerre

L’emploi est le nerf de la guerre. Et 2017 aura été, sans nul doute, un grand cru sur ce plan au Québec. 

Au cours des onze premiers mois de 2017, il s’est créé au Québec quelques 86 000 emplois. C’est plus de deux fois le nombre d’emplois créés pendant la même période en 2016 (36 000) et la meilleure performance que le Québec a connue sur ce plan depuis 2007.

Évidemment, la création d’autant d’emplois s’est traduite par une baisse marquée du taux de chômage dans la province. Selon Statistique Canada, le taux de chômage du Québec a baissé de plus de 1 point de pourcentage en 2017, pour terminer l’année à 6,1%.  Il s’agit là d’un creux historique pour le Québec qui n’avait pas connu un taux de chômage aussi enviable en quarante ans.

2) Des postes de qualité

Le facteur de l’emploi paraît d’autant plus important,  estime Paul Cardinal, directeur analyse de marché pour la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ), qu’il se démarque depuis deux ans par la qualité des emplois créés.

De fait, des 150 600 nouveaux postes créés pendant la période de 24 mois contenus entre décembre 2015 et novembre 2017, pas moins de 96,8% d’entre eux étaient des emplois à temps pleins. Du nombre, et contrairement à la croyance populaire, le Québec n’aura ajouté globalement en deux ans, que 4 900 emplois à temps partiel de plus. Un tel ratio, à l’avantage net des emplois à temps plein, ne peut être perçu que comme une bonne chose pour le marché immobilier.

Les domaines d’emploi qui auront le plus profité de ces créations d’emplois sont les secteur  de la construction (27 900), le secteur des finances, des assurances et des services immobiliers (24 600), le secteurs des services d’enseignement (23 900) et le secteur du transport et entreposage (20 600).

3) Plus d’ouvrage pour les jeunes

Qui plus est, l’analyse fine des emplois créés pendant cette période de deux ans montre qu’il a ouvert grande la porte aux jeunes adultes, soit la tranche d’âge la plus susceptible d’être active dans le secteur de l’immobilier. 

Par exemple, 44 800 emplois de plus qu’il y a deux ans seraient occupés au Québec par des jeunes de 25 à 29 ans. En se basant sur les données les plus récentes de Statistique Canada, on estime aussi que 15 100 emplois de plus qu’à l’automne 2015 sont occupés aujourd’hui par les 35 à 39 ans et que pas moins de 46 000 emplois de plus sont occupés par les 40 à 44 ans.

4) L’immigration: un solde migratoire en hausse

Le solde migratoire du Québec n’a pas toujours été des meilleurs. Selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), après des années de reculs, le solde migratoire de la province prend du mieux, ce qui est de nature à favoriser le marché de la revente de bâtiments résidentiels. 

En 2016, son solde migratoire s’élevait à 33 582 habitants, puis à 45 648 habitants en prenant en compte les résidents dits, non permanents. Il s’agit de la meilleure performance du Québec, enregistrée par l’ISQ depuis 2011.

En 2012, le solde migratoire de la province a été de 40 665 personne. Depuis, il avait amorcé une descente continue qui s’est poursuivi jusqu’en 2015. Cette année-là, le solde migratoire du Québec avait atteint un niveau plancher de 27 471 nouveaux résidents.

5) La confiance des consommateurs

Les hausses du PIB et de l’emploi, combinées aux effets des faibles taux d’intérêt et d’une inflation famélique ont eu un effet positif sur la confiance des consommateurs, constatent les chambres immobilières du Québec.

Au Québec, le Conference Board estime que la confiance des consommateurs atteint des sommets inégalés au cours des 15 dernières années. À la fin de 2017, la confiance globale des consommateurs affichait un indice de 152, soit bien au-delà de l’indice de référence de 100, établi en 2014.

Au cours des douze dernières années, l’indice global de confiance des consommateurs du Québec a connu son niveau le plus bas (indice de 65) à la fin de 2008, selon le Conference Board. Jusqu’à ce que le Québec atteigne son record actuel (indice de 152), la confiance la plus élevée datait de la mi-année 2007 avec une mesure d’indice globale de 141.

 

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?