Griffintown : le désert familial favori des jeunes acheteurs


Édition du 08 Septembre 2018

Griffintown : le désert familial favori des jeunes acheteurs


Édition du 08 Septembre 2018

Griffintown est depuis un moment le théâtre de construction de tours d’habitations de luxe. [Photo : Richard Mc Neil / CC]

Griffintown est l'un des quartiers les plus chers et les moins adaptés aux familles de Montréal. Pourtant, il est aussi paradoxalement le quartier montréalais le plus couru des jeunes acheteurs.

Selon une étude de la Société canadienne d'hypothèque et de logement (SCHL), pas moins de 61 % des nouveaux propriétaires immobiliers de ce quartier en grand développement avaient moins de 35 ans en 2016. De tous les quartiers de la métropole, Griffintown est de ce fait le quartier qui attire actuellement la plus grande proportion de jeunes acheteurs.

Précisément, la population des moins de 35 ans y est trois fois plus importante en proportion qu'elle ne l'est en moyenne (18,4 %) parmi la population adulte de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal. Sur ce même territoire, on y retrouve aussi près du double de la proportion des acheteurs de cet âge (37,3 %).

Ancien quartier industriel, attenant au centre-ville de Montréal, Griffintown est depuis quelques années le théâtre de construction d'immenses tours de copropriétés. La présence de l'École de technologie supérieure, une des composantes du réseau de l'Université du Québec, combinée à son positionnement géographique enviable, pourrait expliquer son attrait, juge l'économiste Francis Cortellino, à l'origine de cette étude de la SCHL. « Ce quartier, résume-t-il, attire de jeunes acheteurs qui souhaitent se rapprocher de leur travail, des transports en commun et de tous les autres services dont profitent ceux qui font le choix d'une vie urbaine, à proximité ou au coeur des quartiers centraux de Montréal. » Jamais auparavant une étude de la SCHL n'avait fourni un profil aussi détaillé des acheteurs d'habitations du Grand Montréal.

Un désert familial

Souvent critiqué pour ses erreurs de planification et ses carences urbanistiques, ce quartier attire néanmoins, en plus des jeunes ménages, une grande proportion de banlieusards. Selon l'étude, pas moins de 35 % des acheteurs d'habitations du secteur vivaient à l'extérieur de la ville de Montréal un an plus tôt, ce qui constitue encore un record pour la métropole, qui peine toujours à attirer des acheteurs de l'extérieur.

Autre particularité du quartier : pas moins de 57,1 % des acheteurs de copropriétés vivent seuls. À titre comparatif, 40 % des propriétaires de condos du Plateau Mont-Royal et 28,2 % de l'arrondissement cossu d'Outremont sont dans la même situation.

Les couples (avec ou sans enfant) ne composent que 36,2 % des ménages de Griffintown, et, de l'ensemble des propriétaires résidants recensés du quartier, seulement 5,7 % ont des enfants. Sur l'ensemble du territoire de la RMR de Montréal, les ménages avec enfants (couple avec enfants ou monoparentaux) représentaient 22 % des acheteurs de copropriétés en 2016 et 55,7 % des acheteurs de maison unifamiliale, rapporte l'étude de la SCHL.

Le développement récent de ce secteur, le peu d'espaces verts et l'absence d'écoles primaires ou secondaires sur son territoire peuvent expliquer la faible présence familiale dans le quartier, suppose M. Cortelino.

Des revenus moyens plus élevés

Il faut dire que, sans être le plus cher, ce quartier n'est pas non plus des plus abordables, en particulier pour une jeune famille. De l'été 2015 à l'été 2016, selon les données compilées par JLR, le prix médian d'un condo dans l'arrondissement du Sud-Ouest était de 297 500 $.

Toujours selon l'étude, le revenu médian des ménages qui ont acheté une copropriété dans cet arrondissement s'établissait à 80 000 $ en 2015, un niveau supérieur aux revenus observés dans l'ensemble des arrondissements de la ville de Montréal (73 300 $) et dans la région montréalaise (68 000 $).

Cependant, signe que les immenses tours qui poussent dans ce secteur attirent une clientèle diversifiée en matière de revenus, le revenu moyen (et non médian) des ménages acheteurs de ce quartier était de 118 100 $ en 2015, ce qui est considérablement supérieur au revenu moyen des acheteurs de condos de l'ensemble de la ville de Montréal (102 700 $).

À titre de comparaison, les copropriétés du quartier aisé d'Outremont regroupent des acheteurs au revenu médian de 106 600 $ et au revenu moyen de 144 000 $. Le prix médian des condos vendus dans ce quartier entre juillet 2015 et juin 2016 était de 465 000 $, comparativement à 288 000 $ dans la ville de Montréal.

Dans l'arrondissement plus populaire de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, la valeur des copropriétés vendues était parmi les plus basses de l'île, affichant un prix médian de 185 000 $ entre juillet 2015 et juin 2016. Sans surprise, les propriétaires de condos de cet arrondissement de l'est de l'île disposaient de revenus parmi les plus modestes de l'île, la médiane par ménage se situant à 54 000 $, comparativement à 73 300 $ pour la ville de Montréal.

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