De plus en plus de propriétaires étrangers à Montréal

Publié le 30/11/2016 à 15:31

De plus en plus de propriétaires étrangers à Montréal

Publié le 30/11/2016 à 15:31

Par Matthieu Charest

[123RF]

Avec l’entrée en vigueur d’une taxe foncière de 15% sur l’immobilier pour les acheteurs étrangers à Vancouver l’été dernier, d’aucuns auraient pu croire à une forte hausse de l’attractivité de Montréal. Or, selon la SCHL, s’il y a bien une augmentation, elle est limitée.

Dans son rapport Marché sous la loupe, propriété étrangère, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) révèle que le taux de propriétaires étrangers dans le marché de la copropriété de la grande région de Montréal diminue, passant de 1,5% à 1,1% entre 2014 et 2016.

Mais attention, «nous sommes dans la marge d’erreur», explique Francis Cortellino, chef analyste, analyse de marché à la SCHL. «La proportion est plutôt stable, il y a même une petite hausse».

Une petite augmentation qui «n’est pas impossible d’attribuer à la taxe de Vancouver», souligne le document, qui fait preuve de prudence.

Rappelons également que le gouvernement fédéral a lui aussi resserré les règles en octobre dernier. Non seulement l’accession aux produits hypothécaires est plus complexe, mais surtout, pour les résidents de l’étranger, il devient plus difficile d’éviter de payer le gain en capital lors de la revente.

Il y a bien une hausse de + 62% d’acheteurs étrangers de copropriétés à Montréal entre janvier et octobre 2016, comparé à la même période l’an dernier. Mais l’échantillon est faible. Il s’agit de 635 copropriétés cette année, et de 392 condos en 2015.

Secteurs prisés et délaissés

Les secteurs les plus prisés, et de loin, sont au centre-ville et sur L’Île-des-Sœurs. En 2016, 4,3% des unités dans cette zone appartiennent à des résidents étrangers. À l’inverse, dans l’ensemble de la grande région de Montréal, ce sont les secteurs à l’extérieur de l’île de Montréal qui sont les moins recherchés, avec un taux de 0,4% de possession chez les mêmes acheteurs.

Ailleurs dans la province, le taux d’unités appartenant à des étrangers chute. À Gatineau, ce sont 0,6% des unités qui sont concernées, comme à Ottawa. À Québec, le taux est de 0,5%.

Américains, Français et Chinois

Parmi les amateurs de copropriétés montréalaises, les acheteurs des États-Unis arrivent en tête de liste, avec 186 achats entre janvier et octobre 2016, 72 de plus que pour la même période en 2015.

Arrivent ensuite les Français, avec 130 achats versus 93 pendant le même intervalle. Enfin, les Chinois occupent le troisième rang, avec 62 transactions, comparées à 30 pour les dix premiers mois de 2015.

[JLR et SCHL]

Autres faits saillants

Le rapport de la SCHL souligne aussi que le taux d’inoccupation des unités appartenant à des étrangers est très faible, oscillant entre 4% et 8% en 2015.

La valeur des copropriétés a également tendance à être plus élevée que celles détenues par des résidents canadiens et à se concentrer dans des immeubles plus récents.

Autre élément d’intérêt: les acheteurs étrangers sont beaucoup moins nombreux à contracter une hypothèque afin de procéder à l’achat d’une copropriété. 40% des étrangers n’auraient pas besoin d’un tel financement, une proportion nettement supérieure aux acheteurs en général, qui, étrangers compris, ne seraient que 15% dans la même situation.

«Plex» et unifamiliales

Si le rapport ne documente que les copropriétés, c’est que ce marché «est beaucoup plus représentatif des achats des étrangers», affirme Francis Cortellino. «Nos analyses nous ont permis de constater que le taux d’unifamiliales détenues par des gens de l’extérieur est très faible, autour de 0,05%. Peut-être 0,1% lorsqu’il est seulement question de l’île de Montréal. »

Lisez ici notre enquête interactive sur les avoirs immobiliers montréalais détenus dans des paradis fiscaux.

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