Pourquoi les mises en chantier stagnent-elles aux États-Unis?

Publié le 22/12/2017 à 13:55

Pourquoi les mises en chantier stagnent-elles aux États-Unis?

Publié le 22/12/2017 à 13:55

Par François Normand

Malgré la reprise économique et la croissance démographique aux États-Unis, les mises en chantier par 1000 habitants n’arrivent pas à retrouver leurs niveaux historiques depuis la récession de 2007 à 2009.

«Le nombre de mises en chantier par 1000 habitants est, depuis 2008, dans un territoire que nous n’avions jamais vu. De plus, on observe un plafonnement en 2017», indique Michel Vincent, économiste au Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), en entretien à Les Affaires.

Spécialiste du marché nord-américain du bois d’oeuvre, l’économiste a élaboré un ratio afin de mieux évaluer la santé de la construction résidentielle aux États-Unis, soit les mises en chantiers par 1000 habitants.

Contrairement aux mises en chantiers brutes, cette unité de mesure tient compte de l’évolution de la population américaine, ce qui donne un meilleur portrait de la situation.

Les statistiques colligées par Michel Vincent montrent que le ratio actuel (environ 4 maisons par 1000 habitants) est bien inférieur à la moyenne historique de 6,6 maisons par 1000 habitants observée depuis 1959.

Le sommet a été atteint au début des années 1970 (un peu plus de 11 maisons), alors que le creux a été observé durant la récession de 2007 à 2009 (2 maisons).

Plusieurs facteurs en cause

Pourquoi les mises en chantier par 1000 habitants peinent-elles à remonter ?

Difficile à dire avec certitude, mais il y a plusieurs hypothèses, affirme l’économiste du CIFQ.

Il manque tout d’abord de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur de la construction aux États-Unis.

Durant la récession, les mises à pied ont été massives dans cette industrie. Or, malgré la reprise des dernières années, les travailleurs qui avaient perdu leur emploi se sont en grande partie recyclés dans d’autres secteurs.

Par ailleurs, il est plus difficile d’acheter une maison aux États-Unis.

Comme la récession de 2007-2009 a été créée par la crise des prêts immobiliers risqués (subprimes, en anglais), les autorités américaines ont resserré les conditions d’accès au crédit.

«Ainsi, des gens n’ont pas accès à la propriété, malgré la faiblesse des taux hypothécaires aux États-Unis», souligne Michel Vincent.

Enfin, l’écart de prix entre les maisons neuves et les maisons existantes demeurent encore élevés, même s’il a diminué ces dernières années.

«L’écart est encore un peu trop haut pour encourager les gens à construire plutôt qu’à acheter une maison existante», dit-il.

Dans un marché idéal, cet écart s’établit dans une fourchette oscillant de 10 à 15%.

Actuellement, il avoisine plutôt les 25%.

Par contre, il a pratiquement fondu de moitié par rapport aux pics de plus de 50% qu’il a atteints dans la première moitié des années 2010.

 

 

À la une

Le Parachute pour soutenir la santé mentale des entrepreneurs

L’initiative Le Parachute s'étendra dans tout le Québec, afin d’améliorer la santé mentale des entrepreneurs.

Justin Trudeau annonce de nouvelles mesures pour développer les services de garde

Il y a 54 minutes | La Presse Canadienne

Le gouvernement offrira aussi une exonération de prêt étudiant aux éducateurs de la petite enfance des régions rurales.

Services de garde: au tour de la FTQ de se plaindre des «faux-fuyants» de Québec

Mis à jour il y a 26 minutes | La Presse Canadienne

Comme la CSQ, la FTQ affirme que même si Québec n’est pas prêt à déposer son offre salariale.