Aéroports de Montréal accuse Axor de grossière négligence

Publié le 26/03/2010 à 16:43

Aéroports de Montréal accuse Axor de grossière négligence

Publié le 26/03/2010 à 16:43

Les travaux confiés à Axor incluaient notamment la construction d'une nouvelle jetée transfrontalière. Photo: ADM

Retard « énorme et démesuré », « absence complète de bonne foi », « arrêt illégal des travaux »… Aéroports de Montréal utilise des mots durs pour qualifier les ratés d’Axor dans ses travaux à Pierre-Elliott-Trudeau. L’entrepreneur général y a accumulé 19 mois de retard.

La société réclame des dommages de 30 millions de dollars à Axor et sa filiale Adamax, responsable des travaux à l’aérogare Pierre-Elliott-Trudeau, a appris Les Affaires.

Une autre tuile s’abat donc sur Axor. La Ville de Sherbrooke a déjà annoncé son intention de poursuivre l’entrepreneur général, qui se défend déjà d’une autre poursuite de Polytechnique Montréal depuis 2006.

Les travaux concernés à Dorval incluaient la construction de la nouvelle jetée transfrontalière et, par-dessus l’aérogare, d’un édifice abritant un hôtel Marriott et des bureaux.

« Adamax-Axor a toujours grossièrement négligé son obligation de résultat à l’égard d’ADM et a aussi complètement négligé de se soucier des travaux qui devaient être exécutés par les autres entrepreneurs de façon concomitante ou suite à ses propres travaux afin de compléter le Secteur des départs transfrontaliers », mentionne le document.

La requête d’Aéroports de Montréal (ADM), déposée à la Cour supérieure le 22 mars, mentionne que les travaux se sont déroulés dans des conditions exécrables. Pendant les périodes hivernales, Axor aurait négligé « de déneiger, éclairer et chauffer les aires de travail, et ce, contrairement à ses obligations contractuelles ».

ADM soutient aussi que le chantier des espaces intérieurs a longtemps été laissé sans protection contre les éléments. « Les infiltrations d’eau ont eu un impact majeur sur les travaux », dont certains « ont dû être refaits à la suite de dommages causés par les infiltrations d’eau », mentionne la requête.

ADM affirme aussi qu’Axor a « suspendu illégalement » certains travaux de bétonnage critiques pour la suite du chantier. Selon la société, l’entrepreneur général aurait agi ainsi pour renégocier « la question du partage des coûts d’une partie de la structure […] entre ADM et Adamax ».

Toujours selon la requête, Axor a en outre « unilatéralement favorisé les travaux relatifs à l’hôtel », qui appartient à sa filiale Adamax jusqu’en 2051, avec option renouvellement. Et ce, « au détriment de ceux du terminal », exploité par ADM.

« Le principal reproche est lié au retard de 19 mois pour faire les travaux, dit Christiane Beaulieu, vice-présidente, communications, chez Aéroports de Montréal (ADM). Ces problèmes ont causé des dommages de 28 millions. »

À cause de ces délais, la société dit notamment avoir dû financer des travaux supplémentaires exécutés par d’autres entrepreneurs et défrayé pour la correction des « déficiences dans les travaux d’Adamax-Axor »

Axor se défend

L’entrepreneur généal a l’intention « de contester vivement la requête », dit Annick Bélanger, du cabinet de relations publiques Casacom, qui travaille pour l’entrepreneur général. « Dans ce dossier-là, l’entreprise a soumis au Centre canadien d’arbitrage commercial des réclamations pour des montants totalisant 30 millions de dollars », ajoute-t-elle. Cet organisme sans but lucratif tente de trouver des solutions à des différends entre les entreprises qui s’adressent à lui.

L’entreprise n’a pas voulu faire d’autres commentaires sur la poursuite d’ADM, « par respect pour le processus judiciaire ». La chargée du projet de l’aéroport chez Axor, Marie-Josée Vaillancourt, n’a pas retourné nos appels.

Appel de propositions

ADM a accordé le contrat de construction de ces infrastructures à Adamax en 2006, après un appel de propositions sur invitations. La société en commandite a ensuite confié les travaux de construction à sa société mère, Axor. Ils incluaient aussi la construction de l’enveloppe souterraine de la gare destinée à desservir la future navette ferroviaire vers le centre-ville.

L’inauguration de la nouvelle jetée pour les départs aux États-Unis a finalement eu lieu en août 2009, et celle du nouvel hôtel et des espaces de bureaux, en octobre. ADM a alors pu y déménager ses pénates.

Les audiences en cour débuteront le 27 avril au Palais de justice de Montréal.

Poursuite à Sherbrooke

En Estrie, Axor fait aussi la manchette pour des défauts de construction à l’aréna Eugène-Lalonde, dont le toit devra être refait complètement. La Ville de Sherbrooke en attribue la responsabilité à l’entrepreneur général et lui réclame un millions de dollars, révélait le quotidien La Tribune dans son édition du 13 mars.

Polytechnique Montréal poursuit de son côté un consortium incluant Axor et Dessau, après des dépassements de coûts dans la construction d’un laboratoire. Cette dernière poursuite, de 11,8 millions, a été intentée en 2006 et est toujours en cours.

« Ce sont des différends commerciaux, normaux dans le cours normal des affaires, rétorque Marie-Josée Gagnon, présidente de Casacom. Ça n’entachera pas la réputation d’Axor. »

 

 

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