60 secondes avec: Paul Cardinal, Fédération des chambres immobilières du Québec


Édition du 11 Avril 2015

60 secondes avec: Paul Cardinal, Fédération des chambres immobilières du Québec


Édition du 11 Avril 2015

Par Matthieu Charest

«À long terme, les copropriétés auront le vent dans les voiles» - Paul Cardinal, Fédération des chambres immobilières du Québec.

Plusieurs observateurs parlent d'un marché du condo «saturé» dans la grande région de Montréal. Est-ce vraiment le cas ? Y a-t-il encore de la place pour de nouvelles constructions ?

Je préfère parler de léger surplus plutôt que de saturation. Depuis 2013, nous sommes dans un marché à l'avantage des acheteurs, comme nous l'indique le calcul du nombre de mois de stocks. Il s'agit de la moyenne des inscriptions sur 12 mois divisée par la moyenne des ventes. Lorsque ce ratio est supérieur à 10, il y a un surplus. En ce moment, ce ratio est de 14. Quant aux unifamiliales ou aux «plex», les ratios sont plus équilibrés. Il y a eu une diminution significative des mises en chantier en 2013, et malgré un rebond en 2014, on observe un ralentissement dans les premiers mois de 2015. Je ne crois pas que le marché retrouvera l'équilibre en 2015. Peut-être plus tard, en 2016. Cela dit, il faut bien se comprendre. Il y a encore des condos qui se vendent, il y a encore de la demande. Et à long terme, les copropriétés auront le vent dans les voiles. La taille des ménages diminue, les copropriétés sont plus abordables et les municipalités, dans le but de favoriser la densification, vont systématiquement les favoriser.

Toutes sortes de promotions sont affichées en ce moment. Elles vont du paiement de certains frais (notaire, etc.) à d'importants rabais sur le prix de vente. Quelle est la meilleure stratégie ?

Étant donné les surplus, c'est un peu plus long de vendre une copropriété. Et puisque les acheteurs ne font pas la file, il faut se démarquer, notamment par une mise en marché «agressive». Du côté du marché de la revente, les vendeurs sont souvent plus flexibles en ce qui concerne le prix. La meilleure stratégie, c'est la localisation. C'est toujours le meilleur critère sur lequel s'appuyer pour vendre ; il l'emporte même sur les projets neufs. Ce n'est pas pour rien que des secteurs centraux comme Griffintown sont revitalisés. Ça vaut aussi pour des secteurs en dehors du centre-ville. Il y a de très bons emplacements dans les banlieues qui sont à proximité des services, du transport en commun ou des terrains de golf, par exemple. Bien sûr, d'autres critères, comme la qualité de la construction, pèsent aussi dans la balance.

Est-ce que certains segments de la clientèle sont encore mal servis par les promoteurs de copropriétés ? Où se trouvent les occasions d'affaires ?

Toutes les clientèles sont assez bien servies. Au centre-ville, c'est clair qu'il y a un marché pour des copropriétés plus chères, pour du haut de gamme. En banlieue, notamment dans la première couronne, comme à Laval, il y a aussi un marché pour les baby-boomers. Ils n'ont plus besoin de quatre chambres à coucher, puisque leurs enfants sont partis, mais ils sont en mesure d'acheter des copropriétés assez coûteuses. Ce n'est pas une tendance qui remonte à l'année passée, mais ça ne date pas des années 1990 non plus. Alors qu'avant, le marché de la copropriété visait essentiellement les premiers propriétaires ou les jeunes professionnels, maintenant, les promoteurs suivent les baby-boomers. C'est une cohorte assez nombreuse d'empty nesters [de nids vides] qui arrive !

14: C'est le ratio actuel du nombre de mois de stocks. Celui-ci sert à déterminer les conditions du marché. Un nombre supérieur à 10 signifie que le marché avantage les acheteurs. Source : Fédération des chambres immobilières du Québec

CV

Paul Cardinal, Directeur de l'analyse du marché, Fédération des chambres immobilières du Québec

Directeur de l'analyse du marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec depuis 2007, Paul Cardinal était auparavant analyste de marché à la Société canadienne d'hypothèques et de logement pour la région de Montréal, de 1999 à 2007.

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