[Photo : Bloomberg]
«Poussé depuis des semaines par une situation économique favorable, le huard frappe soudainement un vent contraire : le risque politique.»
C’est dans ces mots que le Wall Street Journal analyse le récent et bien modeste recul du dollar canadien. Le prestigieux quotidien économique fait référence aux élections québécoises et à l’avance du Parti québécois, un «parti séparatiste», dans les plus récents sondages.
« La séparation n’est pas tant un enjeu majeur de la campagne qu’une mesure des appuis pour le gouvernement libéral de Jean Charest, écrit le journaliste du Wall Street. Les Québécois se sont prononcés deux fois contre la séparation, la dernière fois en 1995 par une marge très mince.»
Même si Pauline Marois ne s’est pas dite en faveur d’un référendum à tous prix et qu'elle rechercherait plutôt les conditions gagnantes pour le déclencher, l’élection du Parti québécois serait suffisante pour freiner l’élan du huard. «Ça s’explique par la peur», dit Camilla Sutton, chef stratège en devises à la Banque Scotia. Mme Sutton s’intéresse beaucoup à la situation québécoise. Plus tôt cet été, elle avait déclaré à LesAffaires.com que les manifestations étudiantes créaient un climat d’incertitude susceptible de peser sur le dollar.
L’article du Wall Street Journal rappelle la première victoire du PQ et le départ subséquent de gens d’affaires anglophones vers Toronto. «Alors qu’une fuite des capitaux n’est pas à la veille de se reproduire, lit-on dans le journal américain, les craintes au sujet d’un nouveau référendum peut affecter les obligations et la devise canadiennes, qui servaient récemment de valeurs refuges.»
