Discours du trône: la baisse d'impôt pour la classe moyenne est une «priorité immédiate»

Publié le 04/12/2015 à 18:27

Discours du trône: la baisse d'impôt pour la classe moyenne est une «priorité immédiate»

Publié le 04/12/2015 à 18:27

Par La Presse Canadienne

Chose promise, chose due: le gouvernement libéral avait laissé entendre que le discours du Trône serait fidèle à ses promesses électorales.

Lire tout le discours du Trône
Lire la déclaration du Premier ministre

Le discours livré vendredi par le gouverneur général au nom du nouveau gouvernement fédéral a donc repris, sans surprise, les principaux engagements électoraux des libéraux.

Diminution d'impôt pour la classe moyenne, enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées, accueil de 25 000 réfugiés syriens d'ici février 2016, négociations avec les provinces pour améliorer les régimes de pension _ les grandes promesses électorales se retrouvent toutes dans ce discours.

Le texte, lu par David Johnston au Sénat, rappelle que la «priorité immédiate» du gouvernement de Justin Trudeau est une baisse d'impôt pour la classe moyenne.

«Pour l'économie canadienne, il s'agit d'une mesure équitable et judicieuse», indique le gouvernement dans son discours.

Dès la semaine prochaine, les Communes siégeront le temps d'adopter une motion de voies et moyens qui mettra en vigueur cette baisse d'impôt. Les libéraux ont promis de faire passer de 22 à 20,5 pour cent le taux d'imposition des Canadiens dont le revenu annuel se situe entre 44 701 $ et 89 401 $ et de créer une nouvelle tranche d'imposition de 33 pour cent pour ceux dont le salaire annuel dépasse les 200 000 $.

Le gouvernement poursuit en affirmant que la nouvelle Allocation canadienne aux enfants lui permettra de remplir son engagement «d'accorder une aide directe à ceux qui en ont besoin en donnant moins à ceux pour qui ce n'est pas le cas».

Il rappelle les investissements «majeurs» qu'il a promis pour les infrastructures - vertes et sociales - de même que les investissements dans les technologies propres qu'il entend faire.

Au plan de l'environnement, le gouvernement réitère son intention de mettre en place de nouveaux processus d'évaluation environnementale et celle d'exercer «un leadership» pour que le Canada mette un prix sur le carbone.

Lire notre article complet au sujet du prix sur le carbone

Les troupes de Justin Trudeau rappellent par ailleurs leur intention de réformer le système électoral. «Pour veiller à ce que chaque vote compte, le gouvernement mènera des consultations sur la réforme électorale, puis fera en sorte que l'élection de 2015 aura été la dernière à être menée selon le système électoral majoritaire à un tour», a prononcé M. Johnston.

Reprenant les promesses libérales concernant les peuples autochtones, il a signalé que le «gouvernement rétablira la relation de nation à nation», lancera une «enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées» et s'assurera que tout enfant des Premières Nations "reçoive une éducation de qualité".

Au plan de la sécurité, sans parler spécifiquement de Loi C-51, le gouvernement promet de «travailler à assurer la sécurité de la population tout en protégeant les droits et libertés que nous chérissons».

Il évoque notamment son intention de légaliser et réglementer la consommation de marijuana tout en limitant l'accès à cette substance.

Lire notre article complet au sujet de cette légalisation

Il promet également d'amorcer le travail avec les provinces et les territoires pour mettre en place un nouvel accord sur les transferts fédéraux pour la santé.

Lançant quelques pointes indirectes au gouvernement conservateur précédent, le gouvernement évoque aussi ce qu'il «ne fera pas: il n'utilisera pas les publicités du gouvernement à des fins partisanes, il n'entravera pas le travail des agents parlementaires, et il n'aura pas recours à des mécanismes tels que la prorogation et les projets de loi omnibus pour éviter les examens minutieux».

Les réactions de l'opposition

Conservateurs et néo-démocrates ont jugé bien «mince» le discours du Trône prononcé par le gouverneur général qui officialise les débuts du gouvernement de Justin Trudeau aux Communes.

La chef intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a déploré qu'on n'y trouve que quelques lignes sur l'économie. En point de presse suivant l'allocution de David Johnston, vendredi, elle a indiqué qu'elle y voyait beaucoup de postes de dépenses, ce qui pourrait éventuellement mener à des hausses de taxes, selon elle.

«Nous n'avons pas vu de mention du secteur agricole, automobile, énergétique, a-t-elle signalé. En gros, il n'y a pas de mention du secteur privé, ce qui est très inquiétant lorsque vous pensez que nous avons besoin de création d'emplois dans ce pays.»

Son chef-adjoint Denis Lebel a renchéri en soutenant que le gouvernement libéral donnait beaucoup d'indications sur comment il entendait dépenser l'argent des contribuables, mais parlait peu des façons de garnir les coffres de l'État. Il s'est également désolé que le gouvernement Trudeau n'ait à aucun moment mentionné la menace terroriste et la lutte contre le groupe État islamique dans son document.

Il s'est aussi inquiété de la réforme du mode de scrutin que M. Trudeau souhaite proposer. Même si le premier ministre promet de "mener des consultations" sur le sujet, M. Lebel voudrait rien de moins qu'un référendum sur la question.

«Si on fait des changements démocratiques aussi importants que ce qui est amené, pour nous, la population devrait être consultée», a-t-il insisté.

Pour le chef néo-démocrate Thomas Mulcair, bien des choses sont manquantes dans ce discours. Il aurait aimé que soient abordés des thèmes comme l'abaissement de l'âge de la retraite de 67 à 65 ans, le retour de la livraison du courrier à domicile, une aide pour les services de garde et un engagement clair à retirer certaines dispositions de la loi C-51 sur le terrorisme.

Il a toutefois salué l'intention du gouvernement libéral de cesser d'utiliser l'argent du public pour des campagnes publicitaires partisanes, un engagement qu'il a qualifié de «courageux».

Baisse d'impôts

Quant aux baisses d'impôt que les libéraux entendent consentir à la classe moyenne, M. Mulcair a signalé qu'elles "laissaient pour compte" les moins nantis.

Les libéraux ont promis de faire passer le taux d'imposition des contribuables gagnant entre 44 701 $ et 89 401 $ de 22 à 20,5 pour cent. Ils veulent aussi créer une nouvelle tranche d'imposition de 33 pour cent pour ceux dont le salaire annuel dépasse les 200 000 $.

M. Mulcair a rappelé que sa formation avait proposé une modification de ce plan, qui serait financée par une faible hausse du taux d'imposition des grandes compagnies.

Dès la semaine prochaine, les libéraux déposeront une motion de voies et moyens précisant ces baisses d'impôt. S'ils n'écoutent pas les doléances des néo-démocrates, les troupes de M. Mulcair pourraient voter contre.

«Si la semaine prochaine, ça se concrétise, ne soyez pas surpris qu'on ne soit pas en faveur», a rétorqué M. Mulcair.

Le chef intérimaire du Bloc québécois, Rhéal Fortin, s'est de son côté déclaré d'accord sur le principe avec l'ensemble des mesures prononcées par M. Johnston.

«Il manque les précisions, la viande qui va arriver autour de l'os on imagine dans les semaines qui viennent, les mois qui viennent, a-t-il noté. Pour l'instant, ce sont des principes généraux avec lesquels on est confortables.»

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour à 17:10 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour à 17:54 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.