Réduction de la masse salariale: Denis Coderre s'attire des critiques

Publié le 03/04/2014 à 17:15

Réduction de la masse salariale: Denis Coderre s'attire des critiques

Publié le 03/04/2014 à 17:15

Par La Presse Canadienne

Le maire Denis Coderre souhaite assister à une diminution de la masse salariale de dix pour cent d'ici 2018 à la Ville de Montréal, une proposition qui ne fait pas l'unanimité.

Cette mesure a été annoncée jeudi et elle s'inscrit dans le cadre d'une réforme dont le but est de rendre l'administration de la métropole plus performante.

L'objectif de réduction nette de 2200 employés devrait entraîner une économie globale d'environ 240 millions $ en cinq ans, d'après M. Coderre.

Pour en arriver à de pareils résultats, diverses pistes seront explorées dont l'abolition de postes qui sont vacants ou sur le point de le devenir.

Le maire a expliqué qu'en agissant de la sorte, une marge de manoeuvre pourra être dégagée afin d'investir massivement dans la réfection des infrastructures.

Il a insisté sur le fait qu'il s'agit d'un passage obligé. "Ce n'est plus une option, c'est une nécessité", a-t-il lancé.

Le président du comité exécutif, Pierre Desrochers, a fait écho à ce commentaire en indiquant que les "infrastructures ont besoin d'entretien et de réfection pour conserver leur bon fonctionnement".

Denis Coderre a martelé qu'il faut coûte que coûte "reprendre le contrôle de la masse salariale [...] afin de pouvoir développer la métropole sans hypothéquer les générations futures". Il a précisé que, de 2002 à 2013, la rémunération globale des effectifs de la Ville a emprunté une courbe ascendante.

Au début de cette période, elle monopolisait près de 43 pour cent du budget municipal. L'an dernier, ce taux frôlait plutôt les 52 pour cent.

Malgré les justifications fournies par le maire et le président du comité exécutif, le plan de diminution de la masse salariale ne passe pas comme une lettre à la poste auprès de tous.

Sans grande surprise, le président du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal, Michel Parent, s'est dit désagréablement surpris par la sortie de M. Coderre.

En entrevue à La Presse Canadienne, il a admis qu'il était "très déçu parce que le maire n'a pas pris les devants en informant les représentants des employés de toutes les catégories" par rapport à ses intentions. M. Parent a insisté sur le fait que Denis Coderre "aurait pu [les] rencontrer pour présenter son programme de rationalisation".

Il a souligné qu'à son avis, M. Coderre vient de s'aventurer sur un terrain miné avec son plan qui ressemble fort à de "l'improvisation".

Michel Parent a ajouté que "s'il ne veut pas baisser le niveau de services aux citoyens, les emplois qu'il va couper dans la fonction publique municipale, il va être obligé, dans plusieurs cas, de les remettre à des sous-traitants".

Selon M. Parent, si le maire emprunte cette avenue, "il réembarque dans le système de collusion, de corruption donc on n'est pas sorti de là". Poursuivant sur sa lancée, le président syndical a déclaré que "c'est le prétexte pour redonner des contrats à des petits amis entrepreneurs qui participent dans les caisses électorales".

Il a également fait valoir que si le maire tient à faire des compressions, il gagnerait à amorcer son grand ménage du printemps chez les élus municipaux et chez les cadres parce qu'à Montréal, "il y a plus de chefs que d'Indiens".

Cet argumentaire a été partiellement repris par le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron.

Cet élu, qui dirige également l'opposition officielle dans la métropole, a souligné qu'à son avis, "une stratégie responsable" serait de diminuer le nombre de cadres dans la fonction publique municipale.

Il a noté que "le taux d'encadrement est le nerf de la guerre lorsqu'on parle de contrôle de la masse salariale".

M. Bergeron a, tout de même, tenu à mentionner que l'intention du maire de "s'attaquer à la hausse salariale de la Ville de Montréal est un objectif louable".

Il a immédiatement apporté un bémol à son compliment en "remett[ant] en doute la capacité de Denis Coderre à mener à terme cette réforme vu son incapacité à gérer un simple gel d'embauche".

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