Recensement : le modèle français serait moins coûteux et plus fiable

Publié le 27/07/2010 à 10:18, mis à jour le 27/07/2010 à 10:49

Recensement : le modèle français serait moins coûteux et plus fiable

Publié le 27/07/2010 à 10:18, mis à jour le 27/07/2010 à 10:49

Photo : Bloomberg

La décision des conservateurs d'abandonner le formulaire détaillé obligatoire de recensement fait bien des vagues au pays, mais la solution se trouve peut-être du côté de la France .

L’Hexagone a tout bonnement abandonné son recensement traditionnel pour le remplacer par une méthode moins lourde qui offre des statistiques plus récentes et plus fiables.

Rappelons que ces chiffres sont très utiles pour tout ce qui a trait aux études de marché et décisions prises par les gouvernements et le secteur privé.

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LesAffaires.com a rejoint à Paris Stéphan Lollivier, directeur des statistiques démographiques et sociales à la Direction responsable du recensement, à l’Institut national de la statistique et des études économiques, l’équivalent français de Statistique Canada, pour savoir comment cela fonctionne.

LA -À quelle fréquence faisiez-vous un recensement avant ?

SL-À tous les sept à neuf ans, selon les crédits budgétaires.

 

LA-Combien coûtait ce recensement de 65 millions de Français ?

SL-Au moins 250 millions d’euros.

 

LA-Pourquoi avoir abandonné cette formule ?

SL-Parce que ça coûtait trop cher, justement, et parce que le délai était trop long. Nous avons 36 000 communes (villes ou villages) en France et chacune reçoit de différentes sources de l’argent en fonction de sa population. Elles souhaitaient donc des données plus récentes.

 

LA-Qu’est-ce que ça change ?

SL-Tout d’abord, on a tablé sur un recensement à tous les sept ans, mais étalé sur sept ans. Le budget est donc réparti également sur chaque année; c’est moins lourd que quand la totalité des dépenses sont faites la même année.

En outre, il fallait embaucher beaucoup de personnes l’année du recensement alors que maintenant, nous faisons le travail avec notre effectif régulier.

Nous n’avons pas fait de licenciements, mais nous ne remplaçons qu’un départ à la retraite sur deux.

 

LA-Pouvez-vous nous expliquer comment vous fonctionnez maintenant ?

SL-Pour les communes de plus de 10 000 habitants, nous recensons 8 % de la population à chaque année. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, nous recensons un cinquième des communes chaque année. Grâce à des extrapolations et autres méthodes statistiques, nos 36 000 communes ont ainsi leur population chaque année. Les premières données tirées de cette nouvelle méthode ont été publiées en 2009.

 

LA-Avez-vous entendu parler du débat sur le recensement au Canada ?

SL-Bien sûr, mais il me manque trop d’informations pour me faire une idée.

 

LA-Quelle est la réputation de Statistique Canada à l’étranger ?

SL-C’est l’un des meilleurs organismes du genre au monde.

 

LA-Avez-vous un questionnaire long, comme chez nous ?

SL-Non; en France, le questionnaire de recensement tient sur une feuille recto verso. Par contre, nous effectuons quatre ou cinq enquêtes par sondage par année sur différents sujets comme la santé, l’emploi, les nouvelles technologies, le patrimoine, etc. Mais ça ne fait pas partie du recensement.

Le questionnaire long, c’est typique des pays du Commonwealth.

 

 

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