L’arrivée de Pierre Karl Péladeau est sans conteste un point tournant de la campagne électorale en cours. Non seulement son plaidoyer indépendantiste a mis du sable dans l’engrenage péquiste, mais son statut de magnat de la presse est devenu un enjeu électoral.
En une semaine, le poids de PKP sur l’humeur de l’électorat est devenu proportionnel à sa présence dans les médias: écrasante!
Durant les sept jours précédant la tenue du premier débat des chefs, l’actionnaire de contrôle de Québecor a outrageusement dominé toutes les autres grandes pointures «économiques» des différents partis politiques dans les médias et les réseaux sociaux, selon des données compilées par Eureka.cc Analytik pour le compte de Les Affaires.
Nous avons identifié huit personnalités économiques au Parti libéral du Québec (PLQ), au Parti québécois (PQ) et à la Coalition avenir Québec (CAQ). Des huit candidatures économiques, Pierre Karl Péladeau s’est accaparé 71 % de la tarte médiatique durant les sept jours précédant le débat, selon Eureka.cc Analytik. Ces chiffres sont exprimés en parts normalisées, c’est-à-dire qu’ils tiennent compte de la portée des médias et des internautes sur les réseaux sociaux.
Nicolas Marceau arrive en deuxième place avec un peu plus de 9,5 %. Il est suivi de Martin Coiteux (5 %), Carlos Leitao (4,6%), Jacques Daoust (3,7 %), Christian Dubé (3,5 %), Simon Prévost (2,5 %) et Stéphane Lebouyonnec (0,5%).
Du côté des chefs, c’est Pauline Marois qui domine, mais de peu, avec 35,6 %, suivi de Philippe Couillard (30,6 %), François Legault (21,3 %) et Françoise David (7,7 %).
Au niveau des partis, c’est encore le PQ qui occupe le plus grand espace médiatique avec 41 %, suivi du PLQ (23,16%), de la CAQ (21 %) et Québec Solidaire (13 %).
Mais comme le démontre les plus récents sondages, le poids médiatique n’est pas corrélé avec les intentions de vote. Pauline Marois a voulu frappé un grand coup en annonçant l’arrivée de PKP dans ses rangs. L’événement coïncide avec le début de l’érosion du vote péquiste et la montée du Parti libéral dans les sondages. En politique, on n’est jamais certain, il faut manipuler les gros canons avec soin car ils peuvent parfois faire leurs dégâts dans son propre camp.
