Pauline Marois déclenche des élections générales

Publié le 05/03/2014 à 11:32

Pauline Marois déclenche des élections générales

Publié le 05/03/2014 à 11:32

Par La Presse Canadienne

La première ministre Pauline Marois

Les Québécois sont appelés à se donner un nouveau gouvernement le lundi 7 avril.

Après 18 mois de pouvoir à la tête d'un gouvernement minoritaire, la première ministre Pauline Marois a mis fin à ce qui n'était plus un grand suspense, mercredi matin, en se rendant chez le lieutenant-gouverneur.

Après une brève et dernière séance du conseil des ministres visant à adopter les décrets nécessaires, elle a fait une brève déclaration publique avant de se diriger vers les bureaux du lieutenant-gouverneur Pierre Duchesne pour lui demander de dissoudre l'Assemblée nationale, plongeant aussitôt le Québec en campagne électorale, la cinquième en 11 ans.

« Je dis aux Québécois et aux Québécoises: à vous maintenant de faire le choix, le seul choix qui s'avère intéressant pour l'avenir du Québec », a dit Mme Marois, en prenant la parole dans le hall de l'édifice Honoré-Mercier, entouré de la plupart de ses ministres.

« Tout est en place, tout ce dont on a besoin c'est d'avoir les moyens d'agir. Donc, ce que je vous demande, c'est de nous donner les moyens d'agir. Nous avons un plan, nous avons une équipe, nous avons la détermination », a plaidé la chef péquiste pour réclamer un mandat clair et majoritaire de la population.

Sur un ton solennel, Mme Marois s'est contentée de faire une brève déclaration, sans prendre aucune question des journalistes.

Elle a justifié l'appel aux urnes par la nécessité de mettre fin au « blocage » des libéraux et caquistes, prompts à affirmer qu'ils voteraient contre le budget Marceau déposé en février. Selon elle, les partis d'opposition n'avaient « plus qu'un but, et c'est de bloquer le gouvernement ».

Quelque six millions d'électeurs devront donc choisir les 125 députés qui les représenteront et formeront la prochaine assemblée.

Au moment de la dissolution de la Chambre, le Parti québécois (PQ) détenait 54 sièges, le Parti libéral du Québec (PLQ), 49, la Coalition avenir Québec (CAQ), 18, et Québec solidaire (QS), deux, tandis que deux députés étaient indépendants, Daniel Ratthé et Fatima Houda-Pepin.

Au cours des 33 prochains jours, les chefs des trois principaux partis joueront leur avenir politique. La chef péquiste, Mme Marois, le chef libéral, Philippe Couillard, et le chef de la CAQ, François Legault, vont jouer du coude pour gagner suffisamment de votes pour former le prochain gouvernement, idéalement majoritaire. Le chiffre magique pour y arriver: soixante-trois. Il s'agit du nombre minimal de sièges pour former la majorité en Chambre et ainsi offrir aux Québécois un gouvernement stable pendant quatre ans.

Si on tient pour acquis ses appuis actuels, Mme Marois a donc besoin de gagner le coeur d'une dizaine de circonscriptions supplémentaires pour former son premier gouvernement majoritaire. Son parti croit que ses chances sont bonnes d'y arriver en misant sur le « 450» (les couronnes nord et sud de Montréal), la région de Lanaudière et celle de la Mauricie. C'est d'abord là que le PQ croit pouvoir récupérer les circonscriptions passées dans le camp de la CAQ lors des dernières élections, en 2012.

En termes d'expérience, Mme Marois est de loin la plus aguerrie des trois chefs. Elle a vécu sa première campagne électorale à titre de candidate du PQ en 1981, dans La Peltrie, près de Québec. Ce sera aussi sa troisième campagne électorale dans les habits de chef de parti. Elle connaît donc la musique, contrairement à Philippe Couillard, pour qui ce sera une première expérience.

Le chef libéral, qui a pris les rênes du parti il y a presque un an déjà, tentera d'incarner le changement et le renouveau. M. Couillard devra surtout convaincre les électeurs que les maisons de sondages ont erré dernièrement en prédisant sa probable défaite. L'ex-ministre de la Santé pendant cinq ans cherchera sans doute à chasser l'image d'un chef hésitant, prompt à changer d'idée, image qui lui colle à la peau depuis des déclarations contradictoires sur le port du tchador. Bref, il devra démontrer qu'il a la stature pour devenir premier ministre.

On sait qu'il misera sur la promesse de stabilité politique et surtout le développement économique, notamment à travers une stratégie maritime de mise en valeur du fleuve Saint-Laurent et le retour du Plan Nord, pour gagner des appuis. Fort à Montréal, le PLQ devra maintenir ses acquis là où ses majorités étaient fragiles et reconquérir le vote francophone en régions pour redonner le pouvoir au PLQ.

Nouveau député d'Outremont, M. Couillard devra aussi, sur un plan plus personnel, relever le défi de se faire élire cette fois dans Roberval, un territoire du Lac-Saint-Jean actuellement péquiste.

Comme en 2012, François Legault, qui admet devoir mener « la bataille de sa vie », risque de passer la campagne à tenter de faire la démonstration qu'il y a de la place pour un troisième grand parti au Québec. Il devra aussi faire mentir les derniers sondages qui lui donnent seulement 15% d'appui, loin derrière les deux « vieux partis », comme il aime qualifier le PQ et le PLQ. Il pourrait même être en danger dans sa circonscription de L'Assomption, que tente de lui ravir le PQ en présentant l'ancien député bloquiste Pierre Paquette.

M. Legault va sûrement concentrer ses efforts dans les régions où la CAQ peut sauver les meubles et, éventuellement, marquer des points, au premier chef la grande région de Québec et Chaudière-Appalaches, terreau de l'ancienne Action démocratique.

On sait que le chef de la CAQ se posera en grand défenseur de la classe moyenne et promoteur d'un État plus modeste, tandis que Mme Marois, « chef du seul gouvernement national des Québécois », fera vibrer la corde identitaire, avec en mains son projet de charte de la laïcité et sa refonte de la loi 101, tout en misant sur la prospérité économique, sur fond d'exploration pétrolière. Elle devra sans doute éviter les pièges tendus par ses adversaires, au premier chef Philippe Couillard, qui brandiront la « menace » d'un référendum pour éloigner les électeurs tentés par le PQ.

Lors du dernier scrutin, le PQ avait récolté 32% du vote, le PLQ 31%, la CAQ 27% et QS 6%.

Le taux de participation avait atteint 74,6%.

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