«On n'est pas loin de la rupture sociale», dit Alban D'Amours

Publié le 31/10/2013 à 17:03, mis à jour le 01/11/2013 à 11:01

«On n'est pas loin de la rupture sociale», dit Alban D'Amours

Publié le 31/10/2013 à 17:03, mis à jour le 01/11/2013 à 11:01

Le gouvernement doit amender le cadre législatif pour réviser les droits acquis par les participants aux régimes de retraite publics, selon Alban D’Amours. Sans encadrement législatif des négociations avec les syndicats, elles risquent de se buter à une impasse, prévient-il.

«S’il n’y a pas encadrement minimal, je sais qu’on va rapidement arriver à l’impasse. Si on veut que la négociation donne ses fruits, il faut mettre en place un nouvel encadrement, quel qu’il soit. C’est au gouvernement d’en décider, pas à moi», a déclaré celui qui a présidé le Comité sur l’avenir des régimes de retraite, en marge d’un colloque organisé par le Cercle finance du Québec dans la capitale.

Sans vouloir partager publiquement ses idées précises sur l’encadrement à prévoir, M. D’Amours a souligné que la loi actuelle ne permet pas de réduire les bénéfices promis pour renflouer les déficits accumulés des régimes de retraites. Or, cela menace les plus jeunes générations.

«Une municipalité qui ne peut plus se payer un régime à prestations déterminées va le transformer en régime à cotisations déterminées pour les nouveaux employés. Or, imaginez le jeune qui obtient un emploi dans cette municipalité et à qui on propose un moins bon régime de retraite tout en augmentant ses taxes municipales pour payer la retraite de ses collègues… Il va se fâcher! On n’est pas loin de la rupture sociale», a prévenu M. D’Amours, qui a invité à l’audace, à l’innovation et au courage pour solutionner le problème et assurer l’équité intergénérationnelle.

«Faisons une coalition des générations. Si on n’y arrive pas, nos jeunes seront dans la rue!»

Le comité D’Amours préconise le maintien des régimes à prestations déterminées et il propose des solutions pour en assurer la viabilité et la pérennité, notamment par le partage égal des cotisations et déficits futurs par les employeurs et les employés.

Il faut cependant s’entendre avec les syndicats pour les déficits accumulés dans le passé. Seulement dans les municipalités, ils atteignent 4,8 G$, ce qui représente 100 000$ par employé. Il existe d’autres solutions que d’obliger les employés à payer la moitié des déficits. Retarder l’âge de la retraite de deux ou trois ans est une des avenues, mais il faut que la loi permette de revenir sur les droits acquis pour négocier une telle mesure.

«On a des régimes dont les bénéfices coûtent plus cher que ce que l’on paie, donc on ne paie pas le vrai coût. Il faudra s’entendre. Et s’il y a une impasse, il faudra que le gouvernement trouve une façon d’en sortir. On ne peut pas laisser un sujet semblable dans l’impasse», a plaidé l’ex-président de Desjardins, appelant au réalisme et à la clairvoyance.

Le rapport D’Amours a été déposé en avril. L’été dernier, une commission parlementaire s’est penchée sur les solutions proposées. Son étude confirme les constats du comité d’experts quant à l’ampleur du problème et à l’urgence d’agir. La réflexion des élus doit se poursuivre quant aux solutions à apporter. La mesure phare du comité D’Amours est l’établissement d’une rente de longévité versée à partir de 75 ans à tous les Québécois.

«J’invite tous ceux qui réfléchissent à sortir de la boîte. Quand on est dans une boîte et qu’il y a le feu dans la boîte, que fait-on? On en sort.»

 

 

 

 

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