Libre-échange: Alain Juppé partage les réticences européennes

Publié le 30/04/2015 à 09:16

Libre-échange: Alain Juppé partage les réticences européennes

Publié le 30/04/2015 à 09:16

Alain Juppé. (Photo: CORIM)

L’ancien premier ministre français, Alain Juppé, s’est exprimé hier à Montréal sur les réserves que suscite en Europe le mécanisme de règlement des différends prévu dans l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union Européenne.

«Les objections qui sont faites par plusieurs pays européens et par le Parlement européen, méritent d’être prises en considération. Les États ne peuvent pas être mis complétement hors jeu», a-t-il affirmé au sujet de cet accord, qui est en attente d’être ratifié.

Pour expliquer cette hostilité, il a mis en avant la puissance de tir supérieure aux États de firmes comme Google, Apple ou Amazon. «Ce n’est pas parce que, dans des accords signés au cours des années passées, il y a un certain nombre de dispositifs qu’il faut en rester là. Le monde change, a-t-il insisté. On voit bien aujourd’hui que les rapports de force entre certains grands groupes industriels et les États se sont modifiés.»

Celui qui est candidat aux primaires de la droite en vue des élections présidentielles de 2017 espère une ratification rapide de l’accord de libre-échange. «Il y aura forcément de la discussion mais comme il y a une volonté partagée de conclure cet accord de façon définitive, je crois qu’on trouvera des solutions», a-t-il ajouté. Selon lui, le mécanisme de règlement des différends devrait préserver le pouvoir des États dans la réglementation des investissements, prévoir des procédures d’appel et gagner en transparence.

Croissance verte et numérique

Aux 300 participants du déjeuner-causerie organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), Alain Juppé a également livré sa vision de la croissance économique de demain. Loin d’être un adepte de la décroissance, il a appelé à une croissance plus «sobre» en consommation de ressources non renouvelables tout en soulignant que la France devrait accepter d’explorer ses réserves de gaz de schiste. Une «bonne» croissance, que celui qui a été brièvement ministre français de l’Écologie en 2007, souhaite marquée par une plus grande responsabilité sociale des entreprises ainsi que par l’utilisation du numérique pour réduire le gaspillage et soutenir l’économie du partage.

Au sujet du numérique, il a souligné le potentiel de croissance de ce secteur d’activité. Il a vanté le projet de la «French Tech», qui certifie des métropoles favorisant le mentorat de jeunes créateurs d’entreprises. «Je me réjouis que Montréal soit bientôt labellisée 'French Tech Hub' par la France si vous l’acceptez, s’est-il félicité. Montréal sera une vitrine privilégiée de la French Tech. Nos entreprises et les vôtres pourront partager leurs bonnes pratiques et conjuguer leur force au service de la croissance commune».

Intensifier les échanges

M. Juppé s’est prononcé en faveur d’un renforcement de la dimension économique de la francophonie, notamment à travers une collaboration entre le Canada et l’Europe sur le continent africain. «Je pense qu’un partenariat ambitieux avec l’Afrique, qui devient un continent émergent au 21ème siècle, est d’intérêt mutuel et d’importance stratégique», a-t-il souligné. Il a cité l’électrification de l’Afrique, comme exemple de possible secteur de coopération. «C’est un grand projet dans lequel nos entreprises pourraient trouver leur place».

Le maire de Bordeaux s’est montré confiant dans le maintien de la relation privilégiée qu’entretiennent le Québec et la France. «Nous avons un passé, une culture, une langue mais je ne voudrais pas que ce soit simplement une survivance ou une nostalgie, a-t-il dit. Il faut que ce soit un projet pour demain.»

Alain Juppé était de passage à Montréal pour deux jours à l’invitation de Manufacturiers et exportateurs du Québec pour inaugurer la Série Europe, qui vise à aider les entrepreneurs québécois convoitant le marché européen.

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