Les revenus grimpent plus que prévu au Québec en mars

Publié le 03/07/2015 à 16:05, mis à jour le 03/07/2015 à 16:31

Les revenus grimpent plus que prévu au Québec en mars

Publié le 03/07/2015 à 16:05, mis à jour le 03/07/2015 à 16:31

Par La Presse Canadienne

Carlos Leitao.

Malgré des bilans plus sombres pour l'économie canadienne au cours des quatre derniers mois, le ministre des Finances Carlos Leitao a exprimé sa confiance, vendredi, que le Québec continuera à progresser.

Le premier trimestre a été positif pour l'économie québécoise et le deuxième devrait être meilleur encore, a déclaré le ministre lors d'une conférence téléphonique présentant une synthèse des opérations financières mensuelles de mars dernier.

«Pas question de récession, au Québec l'économie va mieux que l'année passée, a-t-il dit. On voit une accélération de la croissance.»

Le produit intérieur brut canadien a reculé au cours des trois premiers mois de l'année ainsi qu'en avril, ce qui a mené deux institutions, Bank of America Merrill Lynch et Desjardins, à prédire que le Canada entrera prochainement en récession, une période qui se caractérise par un recul de l'économie sur deux périodes consécutives de trois mois.

Jugeant que les «prévisions de ces deux institutions sont un petit peu trop négatives, un petit peu trop pessimistes», M. Leitao a affirmé que le Québec serait épargné si jamais elles se réalisent. 

«Cette récession serait assez particulière parce qu'elle serait concentrée essentiellement dans les provinces où il y des hydrocarbures, soit l'Alberta et la Saskatchewan, a-t-il dit. Ce ne serait pas une récession canadienne normale mais une récession pétrolière.»

Avec la chute des cours du pétrole et baisse du dollar qui favorisent les exportations du secteur manufacturier, M. Leitao entrevoit même que le Québec et l'Ontario, où ce secteur d'activité est développé, redeviendront le moteur de l'économie canadienne, un titre que l'Ouest du Canada a détenu au cours des dernières années avec le développement des hydrocarbures.

«Le centre du Canada, le Québec et l'Ontario, sont en train de redevenir la locomotive économique canadienne», a-t-il dit.

Pour la période d'avril 2014 à mars 2015, le déficit s'est élevé à 1,8 milliard $, soit 539 millions $ de moins que ce qui était prévu au budget 2015-2016 déposé le 26 mars dernier. Ce résultat tient compte de la constitution d'une réserve de 150 millions $, indique un bilan mensuel publié vendredi par le ministère des Finances.

Selon le plus récent rapport des opérations financières, la croissance des revenus autonomes est de 2,3% pour l'ensemble de l'année, une amélioration par rapport à la prévision de 2,1% du budget de mars dernier.

Au 31 mars dernier, les revenus s'élevaient à 5,4 milliards $, en hausse de 233 millions $ tandis que les transferts fédéraux atteignaient 1,5 milliard $, en hausse de 221 millions $.

Les dépenses de programmes s'établissent à 6,6 milliards $, en hausse de 95 millions $, soit 1,8% comparativement à 2,1% dans le dernier budget. 

Le ministère des Finances a établi le déficit mensuel à 832 millions $, ce qui tient compte d'un versement de 142 millions $ au Fonds des générations.

Les revenus de l'État ont par ailleurs profité d'une hausse de 102 millions $ de plus en dividendes d'Hydro-Québec à cause des températures froides qui ont augmenté la demande.

Les économies reliées à la restructuration du réseau de la santé menées par le projet de loi 10 du ministre Gaétan Barrette ont contribué à des réductions de dépenses qui ne seront pas récurrentes, a indiqué le ministre.

"Cette réorganisation a commencé en 2014 et ces gains là ne seront pas nécessairement récurrents, il y a des choses ponctuelles", a-t-il dit. 

M. Leitao ne s'est pas avancé sur l'impact des compressions budgétaires du gouvernement sur le produit intérieur brut, se limitant à dire qu'il a été pris en compte dans l'estimation de croissance pour l'exercice en cours.

"Nos prévisions économiques de croissance de 2 pour cent en 2015-16 incluent déjà ce qui pourrait être considéré comme un petit fiscal drag qui vient de notre rigueur de contrôle des dépenses", a-t-il dit. 

Le service de la dette s'est chiffré en mars à 711 millions $, soit une baisse de 15 millions $ comparativement à l'an passé.

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