Le gouvernement fédéral gaspille entre 6 et 8 G$ par année

Publié le 29/01/2014 à 17:08, mis à jour le 29/01/2014 à 17:17

Le gouvernement fédéral gaspille entre 6 et 8 G$ par année

Publié le 29/01/2014 à 17:08, mis à jour le 29/01/2014 à 17:17

Les médias ont beaucoup dit et écrit sur les scandales du sénat et le fameux chèque de 90 000 $. Que de salive et d’encre dépensées pour de telles broutilles ! Depuis 25 ans, le gouvernement fédéral gaspille entre 6 et 8 milliards de dollars par année.

Dans le cadre d’une étude récente, l’Institut Fraser a examiné les rapports de 1988 à 2013 du vérificateur général et trouvé 614 cas de défaillance du gouvernement fédéral. Parmi les problèmes relevés figurent des dépenses abusives, des dépenses inutiles, de fausses déclarations, des cas d’incompétence et d’autres défaillances des programmes.

«Selon nos estimations prudentes, ces défaillances ont coûté entre 158 et 197 milliards de dollars aux contribuables, affirme l’Institut Fraser. Un montant énorme qui représente près du tiers de la dette du gouvernement fédéral en 2012-2013.»

Les médias, écrit Fraser, ont beaucoup parlé des scandales du Sénat, mais nous sommes tombés sur de nombreux rapports faisant état de fonctionnaires ayant abusé de leurs privilèges pour se faire rembourser des dépenses inadmissibles. Dans un rapport de 2006, la vérificatrice générale a indiqué qu’un employé de la GRC avait utilisé une carte de crédit du gouvernement pour payer un abonnement à un centre de conditionnement physique, et qu’un employé de l'Agence des services frontaliers s’était servi d’une telle carte pour payer des dépenses personnelles, dont sa facture d’électricité à domicile.

Dans un rapport de 1997, le vérificateur général relève que des fonctionnaires des Affaires étrangères avaient engagé de manière inappropriée des frais à des fins de représentation. Un fonctionnaire a notamment reçu une indemnité de loyer de plus de 32 000 $ même si le logement concerné n’a pas servi une seule fois à des fins de représentation officielle pendant les quatre années de son affectation.

Dans un autre rapport, on apprend qu’un ancien enquêteur correctionnel a touché des paiements irréguliers et suspects s’élevant à 325 000 $ sur six ans, y compris des remboursements totalisant quelque 7 000 $ pour des voyages personnels et quelque 5 000 $ engagés pour recevoir des amis et des membres de sa famille.

La liste des histoires d’horreur mises au jour par l’Institut Fraser est presque interminable. Tel ce projet de 125 M$ (1990) visant la modernisation d’un important brise-glace de la Garde côtière canadienne. Non seulement le projet a en fin de compte coûté 74 M$ de plus que prévu, mais le vérificateur général a conclu que la modernisation n'avait pas été appuyée d'une démonstration de la nécessité du projet.

Dans un autre exemple, le ministère de la Défense nationale a développé sur une période de huit ans un système de communications par satellite au coût de 174 M$ pour déterminer par la suite que le système en place suffisait aux besoins du ministère et que son exploitation coûtait moins cher.

Les cas où le gouvernement a carrément perdu la trace de fonds publics sont peut-être plus scandaleux encore que ces dépenses inutiles, croit l’Institut Fraser. Même si c’est difficile à croire, le vérificateur général a révélé au printemps 2013 que le gouvernement ne sait pas à quoi a été affecté un montant de 3,1 milliards de dollars destiné à l’amélioration de la sécurité publique et à la lutte contre le terrorisme.

Il y a aussi les problèmes de gestion des renseignements personnels des contribuables. En 2007, la vérificatrice générale a signalé que 6,4 millions de numéros d'assurance sociale (NAS) avaient été attribués sans que les demandeurs aient fourni une preuve d'identité et qu’il y avait 2,9 millions de NAS de plus émis à des personnes de plus de 30 ans que le nombre estimé de Canadiens dans ce groupe d’âge.

Voilà qui met en perspectives les frasques des sénateurs Mike Duffy, Pamela Wallin et Patrick Brazeau.

 

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