Le G7 a coûté cher au Canada

Publié le 15/06/2018 à 14:30

Le G7 a coûté cher au Canada

Publié le 15/06/2018 à 14:30

Par Romeo Mocafico

65% du budget du G7 consacré à la sécurité. Sur le budget total de 605 M$ prévu pour le sommet qui s’est tenu les 8 et 9 juin dans la région de Charlevoix, 400 M$ étaient consacrés à assurer le bon déroulement de l’événement.

Ottawa n’aura laissé aucune place au doute. La réunion des 7 pays les plus industrialisés de la planète, le Groupe des sept, est chaque année le théâtre des nombreux mouvements de contestation et d’affrontements entre manifestants et force de l’ordre.

Pour se prémunir de tous débordements, le gouvernement fédéral a prévu large et, pour l’occasion, a doté ses différents services de moyens conséquents.

La GRC, la Défense et la Sécurité publique déployées

Le plus gros budget a été alloué à la GRC, qui disposait de près de 260 M$ pour gérer l’événement sur le terrain. Elle était suppléée par la Sécurité publique et la Défense nationale qui bénéficiaient respectivement de 99 M$ et 35 M$. Le Service canadien du renseignement de sécurité a reçu une enveloppe de 2 M$ et l’Agence des services frontaliers de 1 M$.

Ces montants prévoyaient le déploiement de quelque 3000 policiers de la GRC entre Québec et La Malbaie, et de 1000 hommes du service de police de Québec accompagnés de leurs chiens pour encadrer les manifestations.

Ces 400 M$ comprenaient également la mise en place de la clôture de 3,7 km de long entourant le site (4 M$), et l’installation d’un centre de détention temporaire à Clermont (1 M$), où devaient être enfermés les manifestants les plus virulents. 

Des moyens trop ambitieux ?

Si la réussite de ce G7 au niveau diplomatique est sujette à discussion, il en va de même pour les manifestants qui ont décidé de déserter l’événement. Les mesures ambitieuses et l’armada policière déployée pour assurer la sécurité et protéger la réputation sécuritaire du Canada ont probablement eu un effet dissuasif sur ces derniers.

Une zone de libre expression avait pourtant été prévue par les autorités. Un espace de manifestation qui a peiné à rassembler durant ses deux jours, ne totalisant qu’une poignée d’altermondialistes. Le seul événement populaire notable aura été la manifestation du 9 juin, atteignant un pic de 500 personnes.

Aux grands maux les grands moyens. C’est certainement ce que s’est dit le gouvernement Trudeau, qui prévoyait des débordements plus importants, en dépensant 400 M$ dans la sécurité. Une somme globalement justifiée, mais qui reste discutable sur certains points, lorsque l’on sait par exemple que la prison temporaire a été démantelée sans même avoir accueilli un seul prisonnier.

 

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