Le Canada a besoin d'une grappe en optique-photonique pour demeurer concurrentiel

Publié le 17/03/2017 à 05:00

Le Canada a besoin d'une grappe en optique-photonique pour demeurer concurrentiel

Publié le 17/03/2017 à 05:00

Par François Normand

[Photo: 123rf]

À une semaine du dépôt du prochain budget fédéral, le Québec inc. réclame que le Canada se dote rapidement d'une grappe en optique-photonique afin de permettre aux entreprises d'innover dans l'impression 3D, la robotique avancée et l'internet des objets.

Dans son budget présenté l'an dernier, Ottawa a réservé une enveloppe de 800 millions de dollars afin de créer des «super grappes» technologiques au Canada. Le gouvernement songerait à en créer de 4 à 5, ce qui représenterait en moyenne un financement de 160 à 200 M$ par grappe.

Au Canada, environ 65% de l'expertise en optique photonique est concentrée au Québec, et en particulier dans la région de la Capitale-Nationale, selon le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation (MESI).

En entretien avec Les Affaires, Éric Tétrault, président des Manufacturiers et exportateurs du Québec, et Jean-Yves Roy, pdg de l'INO (une organisation qui conçoit et développe des technologies et des solutions optiques et photoniques pour les PME et les grandes entreprises), ont expliqué qu'ils avaient élaboré un projet de 150 à 170 M$.

«Cet argent permettrait de faire davantage de prospection, de R-D et de développer des projets pour les entreprises canadiennes», explique Jean-Yves Roy, en précisant que l'optique-photonique a des applications dans pratiquement tous les secteurs de l'économie.

Il donne l'exemple Ressorts Liberté, de Repentigny, dont l'INO a aidé à réduire son taux de rejet sur sa ligne de production. La PME risquait de perdre son contrat avec Toyota. Grâce à une solution conçue de concert avec l'INO, elle a réussi à faire passer son taux de rejet de 40% à 0%.

«On veut multiplier ces cas-là», insiste Jean-Yves Roy.

Pour sa part, Éric Tétrault souligne que l'optique-photonique est essentielle afin de préserver la compétitivité des entreprises québécoises et canadiennes dans le monde. «Nos entreprises seront mal outillées si on n'investit pas plus dans ce secteur», dit-il.

Les Américains et les Européens investissent en optique-photonique

Actuellement, le Canada est un leader mondial dans ce secteur, selon l'INO. Par contre, les Américains et les Européens investissement des sommes importantes pour innover en optique-photonique.

En octobre 2016, les États-Unis ont annoncé la création d'une grappe dans la ville de Rochester, dans l'État de New York, qui sera dotée d'un budget de 615 M$US (828 M$CA) sur 5 ans.

Les Européens mettent aussi le paquet. De 2014 à 2020, la Commission européenne investira 80 milliards d'euros (115 G$CA) par l'entremise du programme Horizon 2020 afin de développer des technologies clefs, incluant l'optique-photonique.

Outre la capacité de rester dans la course avec les États-Unis et l'Europe, le Canada doit aussi créer une grappe en optique-photonique afin que ses entreprises profitent des incroyables occasions d'affaires dans ce secteur au cours des prochaines années, selon les MEQ et l'INO.

Par exemple, la firme McKinsey estime que l'internet des objets et la robotique avancée (en incluant les voitures autonomes) pourraient à eux seuls représenter un marché de 4 600 G$US à 12 800 G$US dans le monde en 2025.

Ce qui est colossal, disent les spécialistes. À titre de comparaison, cela représente de 3 à 8 fois la taille actuelle de l'économie canadienne, évaluée à 1 532 G$US en 2015.

Enfin, du strict point de vue de la balance commerciale, le Québec et le Canada ont tout intérêt à développer les technologies demain, fait remarquer Éric Tétrault.

«Par exemple, à lui seul, le Québec importe chaque année pour une valeur de 15 à 20 G$ de technologies pour le secteur manufacturier», dit-il.

En 2016, les importations totales de marchandises du Québec ont totalisé 86,5 G$, selon l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). Les achats de technologies manufacturières à l'extérieur de la province représentent donc de 17 à 23% des importations totales du Québec.

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