Labonté parle d'un système mafieux à la Ville de Montréal

Publié le 23/10/2009 à 07:10

Labonté parle d'un système mafieux à la Ville de Montréal

Publié le 23/10/2009 à 07:10

Par La Presse Canadienne

Le maire de Montréal, Gérald Tremblay, est éclaboussé par les révélations de M. Labonté. Photo: LesA

Un système «mafieux», «pourri» et «gangréné» gère la Ville de Montréal, affirme l'ancien bras droit de Louise Harel au sein du parti Vision Montréal, Benoit Labonté, dans une entrevue exclusive accordée à Radio-Canada.

Plus encore, il allègue qu'une «mafia de cols blancs» n'est jamais bien loin du pouvoir public, tant au palier municipal que provincial. Selon M. Labonté, «des millions de contrats» sont donnés légalement à des compagnies tout aussi légales, «mais qui servent à pomper de l'argent des pouvoirs publics».

«C'est tellement gros, tellement gangréné, et surtout, c'est tellement les mêmes joueurs, et puis là ça dépasse la ville de Montréal, c'est tout le secteur de la construction, des travaux publics», révèle-t-il, ajoutant qu'une enquête publique s'impose.

Au cours de ce long entretien enregistré mercredi soir mais diffusé jeudi, M. Labonté relate aussi une conversation qu'il aurait eue avec le maire Gérald Tremblay, qu'il a qualifié de «faux naïf».

M. Labonté affirme que le maire a pâli quand il lui a rapporté qu'un homme qui faisait du financement pour le parti Union Montréal était surnommé «trois pour cent», un sobriquet faisant allusion à un système de ristournes.

«Il est devenu pâle, pâle, pâle, et je n'ai pas eu l'impression qu'il devenait pâle parce que je lui apprenais quelque chose», se souvient M. Labonté. Il est devenu pâle parce que (...) je venais de découvrir quelque chose." Le maire lui aurait ensuite expliqué que ce genre de pratique est courante en politique municipale.

«Il s'est calé un peu dans son fauteuil, il m'a regardé de façon candide et il m'a dit: "Tu sais, Benoit, en politique municipale, à Montréal, c'est juste de ça."»

M. Labonté admet par ailleurs qu'en 2008, le parti Vision Montréal a bel et bien transformé des dons comptants en chèques de contribution.

«La réalité, et c'est vrai dans tous les partis, au municipal, au provincial, il n'y a pas de parti qui fait exception, c'est qu'il y a de l'argent qui se ramasse "cash", qui est donné à des prête-noms qui, eux, font des chèques personnels», raconte-t-il.

Cette pratique serait encore courante à Vision Montréal. «On ne se cache pas du tout, en pleine réunion, pour dire qu'on va aller chercher du financement qu'on appelle sectoriel. On sait très bien que du financement sectoriel, c'est du financement de grandes entreprises, ce qui n'est pas permis», explique-t-il.

Selon ses informations, certains individus gardent pour eux-mêmes un pourcentage du financement récolté. Ne voulant pas donner de nom par crainte de se faire poursuivre, il révèle cependant qu'il s'agit d'«élus et de fonctionnaires».

M. Labonté ajoute également que la Loi sur le financement des partis politiques ne correspond plus à la réalité et qu'elle devrait être revue. «Le financement populaire au Québec, en général, c'est une fiction, c'est un système hypocrite et tout le monde, je dis bien tout le monde, le fait. Tous les partis municipaux, tous les partis provinciaux», lance-t-il.

Il ajoute avoir discuté de la pratique avec Louise Harel il y a quelques jours, et que celle-ci «a admis que cela se faisait partout».

Par ailleurs, alors qu'il avait toujours formellement nié avoir discuté ou rencontré M. Accurso, M. Labonté reconnaît dans l'entrevue que cela était faux. Il affirme avoir menti autant par crainte de représailles que pour ne pas nuire aux candidats de Vision Montréal lors des prochaines élections municipales, qui se dérouleront le 1er novembre.

Il dit que ces mensonges sont une erreur qu'il regrette profondément. Précisant qu'il a posé des gestes peu éthiques, mais non illégaux, il affirme croire qu'il a été coulé par d'anciens collaborateurs dont il s'était départi en cours de route parce qu'il ne leur faisait plus confiance.

Reconnaissant qu'il est mort politiquement, M. Labonté raconte qu'il parle pour soulager sa conscience et que s'il ne le fait pas, personne ne le fera.

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