La baisse du prix du pétrole n'effraie pas Carlos Leitao


Édition du 18 Avril 2015

La baisse du prix du pétrole n'effraie pas Carlos Leitao


Édition du 18 Avril 2015

Par Stéphane Rolland

Le relèvement probable du plafond du compte d’épargne libre d’impôt, dans le prochain budget fédéral, n’aura pas d’impact majeur sur les finances publiques québécoises, croit Carlos Leitao, ministre des Finances du Québec. [Photo: Jérôme Lavallée]

La situation financière du Québec ne devrait pas subir les contrecoups de la baisse importante du prix du baril de pétrole, d'après Carlos Leitao, le ministre des Finances. Le choc pétrolier, qui donne des maux de tête aux gouvernements fédéral et de l'Alberta, n'inquiète pas le ministre économiste.

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«Non au contraire», répond-il lorsqu'on lui demande si cet enjeu le préoccupe. «Pour un non-producteur de pétrole comme nous, ce n'est pas un big deal. Si nos revenus étaient influencés par les redevances pétrolières, oui, je serais nerveux, comme les Albertains le sont.»

Le contexte derrière cette baisse rassure le Montréalais d'origine portugaise. «Si c'était lié à la demande mondiale, ce serait plus sérieux», explique M. Leitao qui semble replonger dans son rôle d'économiste de la Banque Laurentienne au moment où il discute du pétrole. «Cette dépréciation, à mon avis et de l'avis de nombreux économistes, est attribuable à un choc de l'offre. Il y a trop de pétrole. Il y a une surabondance.»

Il faudra attendre de trois à quatre ans avant que le baril ne revienne vers les 100 $ US, ajoute-t-il. «Ça prend du temps pour résorber un choc de l'offre, mais à un moment donné, quelqu'un, quelque part, devra réduire sa production.»

Péréquation : une croissance plus lente

Son homologue fédéral, Joe Oliver, n'est pas aussi zen. Ottawa a retardé le dévoilement du prochain budget au 21 avril pour mieux mesurer l'impact de la débâcle du cours de l'or noir sur les finances publiques. En janvier dernier, le directeur parlementaire du budget a indiqué qu'un pétrole aux alentours des 48 $ US creuserait un déficit de 400 millions de dollars pour l'exercice 2015-2016, malgré la réserve pour éventualité de trois milliards de dollars. M. Oliver promet malgré tout un budget équilibré.

La situation est plus sombre en Alberta. Dans son dernier budget, la province anticipe un déficit de 5 G$, malgré une augmentation des taxes et des impôts. Les redevances pétrolières représenteraient près de 20 % des revenus en 2014. Cette proportion devrait passer à 7 % en 2015.

Si l'Alberta se trouve appauvrie par la dépréciation du pétrole, M. Leitao ne craint pas de voir la péréquation s'évaporer et nuire à l'atteinte de l'équilibre durant l'exercice en cours. Ce transfert fédéral visant à aider les provinces moins nanties ne devrait pas diminuer, assure le ministre. «Sa croissance sera cependant moins rapide», précise-t-il.

Le montant de péréquation pour l'exercice 2015-2016 est maintenu à 9,3 G$, car ce montant avait déjà été établi avant le choc pétrolier. Il y aura tout de même un impact financier pour les prochaines années. Entre les exercices 2016-2017 et 2019-2020, les augmentations de la péréquation seraient inférieures de 1,5 G$ à ce qui avait été prévu au total, selon les prévisions du Ministère.

La hausse du plafond du CELI n'inquiète pas le ministre

Autre élément budgétaire de l'autre côté de la rivière des Outaouais qui pourrait avoir un impact sur les finances de la province, Ottawa annoncera vraisemblablement une augmentation du plafond du compte d'épargne libre d'impôt (CELI) dans le budget qu'il dévoilera le 21 avril. Une décision fédérale qui pourrait réduire les recettes fiscales tirées des revenus de placement dans les provinces.

Le programme coûte actuellement 78 M$ en recettes fiscales au trésor public québécois, explique M. Leitao, qui ne croit pas que ce relèvement aura un impact majeur sur les finances publiques. «On sait aussi que les particuliers y mettent en moyenne 3 000 $ par année. Vont-ils pouvoir en mettre beaucoup plus si la limite augmente ? J'en doute.»

S'il ne veut pas dire à Ottawa quoi faire, il aurait préféré que le gouvernement Harper utilise cette marge de manoeuvre pour baisser les impôts plutôt que pour augmenter la cotisation au CELI. «Avec une baisse d'impôt, les gens pourraient décider d'utiliser cet argent comme ils le veulent, que ce soit pour l'épargne ou pour augmenter leurs dépenses.»

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