L'Union européenne veut en finir avec les monopoles postaux

Publié le 23/01/2010 à 00:00

L'Union européenne veut en finir avec les monopoles postaux

Publié le 23/01/2010 à 00:00

Par Les Affaires

L'Union européenne (UE) veut en finir avec les monopoles historiques du secteur postal, mais l'objectif est plus difficile à atteindre que prévu.

Bien que les dirigeants des principaux États du continent aient accepté la date butoir du 31 décembre 2010, les résistances à la libéralisation demeurent vives dans plusieurs pays.

Le cas le plus probant est celui de la France, où le gouvernement a rencontré une forte opposition dans ses tentatives de réforme. Un résultat prévisible, dans la mesure où La Poste est une véritable institution dans l'Hexagone.

Les syndicats et les groupes de gauche multiplient les coups d'éclat pour contester la décision de l'État de changer son statut.

Le gouvernement affirme que la réforme est essentielle pour permettre à La Poste " d'aller à la conquête de nouveaux marchés ", mais ses opposants craignent qu'il ne s'agisse d'un premier pas vers la privatisation.

En Grande-Bretagne, le processus de privatisation est déjà engagé. Le pays, à l'instar de la Hollande et du Danemark, a fait sauter les verrous juridiques qui protégeaient la Royal Mail il y a quelques années.

En 2009, les dirigeants travaillistes avaient tenté de privatiser partiellement la société d'État, avant d'être désavoués par les parlementaires de leur formation.

Avenir incertain à Postes Canada

Les changements en cours en Europe ont retenu l'attention des acteurs du secteur postal canadien. Le Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes craint notamment que l'entente de libre-échange en voie d'élaboration entre le Canada et l'UE menace le monopole de Postes Canada sur le courrier.

Le ministère du Commerce international, Stockwell Day, a indiqué l'an dernier qu'aucun sujet n'était exclu à priori des pourparlers. Cependant, il a ajouté qu'aucune entente internationale signée par le Canada ne comportait d'engagements en matière postale.

Un groupe d'experts mandaté par le gouvernement pour étudier la situation de Postes Canada a conclu l'an dernier qu'il existait très peu d'appui dans la population pour une dérèglementation ou une privatisation de la société d'État.

L'heure n'en est pas moins aux réformes, puisque la rentabilité de l'entreprise, qui enregistre des bénéfices année après année, s'érode, et est " au mieux incertaine " à l'heure actuelle.

Dans une entrevue avec le Financial Post, Moya Greene, pdg de Postes Canada, a déclaré récemment que la période en cours était " la plus difficile de sa carrière ", car le nombre de lettres et colis traités par la société d'État, ainsi que ses revenus ont chuté. La récession a accéléré le recours aux courriels.

Pour contrer la tendance, Postes Canada a lancé un plan de modernisation de ses installations. Elle empruntera un milliard de dollars pour financer le processus.

" Nos volumes sont en baisse, mais nous manipulons 11 milliards de lettres et de colis par an. Nous devons tout de même trouver une manière de nous restructurer ", explique John Caines, porte-parole de la société d'État.

Il ne veut toutefois pas se prononcer sur l'impact d'une déréglementation éventuelle. " C'est une décision qui relève du gouvernement. "

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