L'investissement qu'il ne faut pas manquer


Édition du 06 Septembre 2014

L'investissement qu'il ne faut pas manquer


Édition du 06 Septembre 2014

Stéphane Pallage est doyen de l’École des sciences de la gestion (ESG UQAM).

Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, n'est pas convaincu du besoin d'investir dans le réseau universitaire du Québec. Dès son entrée en fonction, il a rendu récurrentes les coupes budgétaires que le gouvernement Marois avait exigées des universités en attente du réinvestissement promis au Sommet de l'éducation. Le réinvestissement, lui, n'est plus à l'ordre du jour. Le ministre Bolduc a plutôt promis aux universités des coupes supplémentaires.

C'est une grave erreur que le Québec s'apprête à commettre. Notre avenir en tant que société n'est pas radieux. Notre croissance économique est faible, notre population vieillit, nos finances publiques subissent chaque jour la pression de ce vieillissement. En un mot, notre société se sclérose. Notre salut, notre espoir, notre rêve reposent sur nos enfants, sur leur capacité d'innover. Nous attendons d'eux beaucoup plus que nos parents n'ont attendu de nous : nous leur demandons d'assumer une dette publique considérable, de payer pour nos retraites et nos soins de santé jusqu'à notre mort, de générer des inventions, de nouvelles pratiques qui vont révolutionner notre économie et nous projeter vers des gains de productivité salvateurs. Nous nous reposons sur leurs épaules. Pourtant, nous ne sommes pas prêts à leur donner une éducation à la hauteur du défi qu'ils auront à relever.

Certes, le monde des affaires a été échaudé par les manifestations du printemps érable. Les étudiants en colère ont été accusés de vouloir le beurre et l'argent du beurre. Peut-être. Mais ils seront un jour à notre place, comme nous avons tous un peu partagé à leur âge l'idéalisme utopique qu'ils véhiculaient. Ils sont notre relève et seront les leaders politiques et économiques du Québec de demain. Nous voulons pour eux la meilleure éducation qui soit.

Pour cela, il nous faut réinvestir dans l'éducation supérieure. Il faut que nos professeurs soient à la frontière de la recherche dans leur domaine. Il faut que nos étudiants côtoient les sommités mondiales de leur champ disciplinaire. Il faut que la recherche de pointe fondamentale et appliquée arrose le quotidien de nos enfants. Le système universitaire du Québec est très bon. Mais il peut se dégrader très vite. Les coupes budgétaires exigées par le ministre de l'Éducation auront des répercussions sur les salaires, les fonds disponibles aux chercheurs, les postes d'assistants de recherche, les fournitures de laboratoires, les fonds d'innovations pédagogiques, etc. Difficile alors d'attirer chez nous des sommités de la recherche ou de convaincre nos meilleurs chercheurs de ne pas accepter une offre de Princeton ou de l'Université de Toronto. Construire l'excellence prend du temps. La détruire se fait en un instant. C'est ce que nous nous apprêtons à faire.

Les révolutions technologiques et sociales que nous attendons de nos enfants requièrent une éducation supérieure extraordinaire. Donnons-la-leur. Osons réinvestir dans nos universités. Notre investissement social le plus rentable est là.

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