Entrevue: les entreprises veulent contribuer aux partis

Publié le 20/06/2014 à 16:45

Entrevue: les entreprises veulent contribuer aux partis

Publié le 20/06/2014 à 16:45

Par Suzanne Dansereau

Guy-François Lamy. Photo: courtoise.

Le Conseil du patronat du Québec a remis vendredi à la Commission Charbonneau son mémoire sur l'octroi et la gestion des contrats publics. Le CPQ s'attend à être entendu cet automne. Les Affaires a interviewé l'auteur du mémoire, Guy-François Lamy qui nous a dit que le CPQ allait réclamer un changement à la loi sur le financement des partis politiques pour permettre aux entreprises de faire des contributions, de façon transparente.

Dans son mémoire à la Commission Charbonneau le Conseil du patronat recommande de permettre aux entreprises de contribuer au financement des partis politiques, ce qui est interdit depuis l’époque de René Lévesque. Êtes-vous étonné du tollé que cela suscite ?

Guy-François Lamy - Rappelons-nous la devise de la révolution américaine: «No taxation Without Representation». Or les personnes morales sont taxées. Elles subissent les décisions des gouvernements et elles n’ont pas le droit de vote. Nous estimons qu’elles devraient pouvoir prendre part au processus démocratique en soutenant les partis politiques. Mais qu’elles le fassent dans la plus totale transparence. De façon à ce que le public sache qui a donné à qui. Au Québec, on diabolise le don au parti politique, mais regardons les choses en face: cela se fait et c’est encore la base de la démocratie contemporaine.

Quels autres grands constats avez-vous tirés de votre réflexion sur l’octroi et la gestion des contrats publics?

Nous avons constaté que depuis la Commission Charbonneau, les fonctionnaires ne parlent plus aux fournisseurs. Ils les fuient, n’allant même pas aux événements qui les concernent, comme par exemple, les dernières tendances dans la construction. Les canaux de communication sont coupés et c’est dommage. Nous avons aussi constaté que la Loi 1 sur l’intégrité était trop rigide et devrait donner plus de marge de manoeuvre à l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour juger de la pertinence des informations à demander aux entreprises en fonction du contrat. Quant aux procédures d’appels d’offres, il y aurait lieu selon nous que le gouvernement revoit ses procédures et pour ce faire, qu’il regarde ce qui se fait ailleurs. Nous n’allons pas jusqu’à dire qu’il faille éliminer la règle du plus bas soumissionnaire ou à scinder tous les contrats publics, mais ce serait pertinent de voir l’État oeuvrer à une modernisation de ses procédures. Nous avons également constaté qu’il y a un manque d’expertise au sein du gouvernement dans l’élaboration des appels d’offres et les matières à contrat. Nos entreprises membres nous ont dit que trop souvent, les appels d’offres ne collent pas à ce que veut vraiment le donneur d’ordre. L’État doit ramener de l’expertise à l’interne. Est-ce que cela devrait être de l’embauche? de la formation? des ré-alignements? Une expertise indépendante recrutée à l’extérieur? Chose certaine, les fonctionnaires ne devraient pas se contenter de remplir un formulaire et d’approuver des factures, il doivent aussi être capables de suivre rigoureusement le travail accompli par le fournisseur.

Et que dites-vous sur l’infiltration du crime organisé dans l’industrie de la construction?

Nous n’avons pas l’expertise pour nous prononcer sur le fonctionnement du crime organisé. Mais nous croyons qu’il serait opportun que l’État revoie le monopole partagé des syndicats sur l’industrie.

 

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