Élections: le Canada dos au mur du réchauffement climatique

Publié le 13/10/2015 à 15:02

Élections: le Canada dos au mur du réchauffement climatique

Publié le 13/10/2015 à 15:02

Par AFP

(Photo: iStock)

Après une décennie de pouvoir conservateur, le Canada, premier pays à s'être retiré du Protocole de Kyoto, tarde à agir contre les changements climatiques. Les élections du 19 octobre marqueront-elles son réengagement dans les questions environnementales?

«Quel que soit le parti qui sera élu, il est devenu intenable pour un gouvernement de ne pas agir plus vigoureusement sur la question du climat: le Canada est isolé internationalement et rate le virage de l'économie verte», analyse Karel Mayrand, de la Fondation David Suzuki. 

Pour cet écologiste, le Canada a beaucoup reculé «sur le plan environnemental depuis une décennie» en permettant «le démantèlement de plusieurs réglementations», comme celles protégeant les lacs et les rivières.

Avec le retard pris par les conservateurs, «le Canada est considéré comme un cancre par la communauté internationale dans la lutte contre les changements climatiques», se désole l'ex-ministre libéral de l'Environnement, Stéphane Dion.

Au pouvoir depuis 2006, les conservateurs de Stephen Harper ont décidé en 2011 de sortir le Canada de Kyoto, jugeant ses objectifs irréalistes.

Au fil des années, des dizaines de postes de scientifiques ont été supprimés par le gouvernement fédéral et des élus conservateurs n'ont pas caché leur scepticisme quant à la réalité des bouleversements climatiques. 

«M. Harper ne croit pas à la science expliquant le changement climatique, donc il ne fait rien (...) il ne voit pas l'urgence d'agir», a accusé en campagne le chef du NPD (gauche), Thomas Mulcair.

Ex-ministre des Affaires étrangères de M. Harper, passé depuis à l'Agriculture, Maxime Bernier avait même publié en 2010 une tribune prônant la prudence dans les dossiers environnementaux, en jugeant qu'il n'existait "aucun consensus scientifique" sur la véracité du réchauffement climatique.

Essor des sables bitumineux

Les trois mandats des conservateurs ont coïncidé avec l'essor de l'industrie des sables bitumineux d'Alberta (Ouest), pétrole considéré comme le plus sale à extraire.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont augmenté de 18% depuis 1990 au Canada. Coeur de l'industrie pétrolière, l'Alberta représente 73% de la hausse des GES canadiens depuis 25 ans, selon une étude des ONG Environnemental Defence et Greenpeace.

Lors des débats électoraux, le Premier ministre Harper s'est targué d'avoir dirigé le premier gouvernement ayant «réduit les émissions de gaz à effet de serre».

Du tac au tac, le candidat libéral Justin Trudeau a ironisé: «Il parle comme ça tout le temps, comme si le Canada était un leader en matière d’environnement, je pense qu’il commence même à se croire».

Dans les faits, comme les autres pays occidentaux, le Canada a enregistré un repli de ses émissions de carbone en 2007 et 2008, en raison du ralentissement lié à la crise financière, avant de les voir augmenter à nouveau.

L'action de certaines provinces -comme l'Ontario qui a fermé ses centrales au charbon- a permis de freiner la hausse des GES, et «le gouvernement fédéral cherche à en tirer crédit», observe M. Mayrand. 

Pressé par ses partenaires internationaux, M. Harper a annoncé au printemps que le Canada se présenterait à la conférence de l'ONU sur le climat en décembre à Paris (COP21) avec un objectif de réduction de 30% de ses émissions de GES d'ici 2030 par rapport à 2005. «Cette cible est parmi les moins ambitieuses des pays développés», note M. Mayrand. 

Pour le NPD, cet objectif est de 34% d'ici 2025 par rapport à 1990, en ligne avec les objectifs mondiaux de limiter la hausse de la température moyenne de la planète à deux degrés d'ici 2100. Le parti de M. Mulcair veut pour cela mettre en place une Bourse du carbone et encourager l'électrification des transports.

Les Libéraux de Justin Trudeau, en cas de victoire, attendront la COP21 pour préciser leur cible pour coller à la limite des deux degrés. En espérant, selon le libéral Stéphane Dion, que cette conférence «permette de refaire le lien entre le Canada et le monde».

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