Photo: Yves Provencher, Métro.
Assez parlé de souveraineté et de référendum, le temps est venu pour les chefs de parti de prendre des engagements clairs envers le monde municipal, ont dit en choeur, lundi, le maire de Montréal, Denis Coderre, et celui de Québec, Régis Labeaume, entourés de plusieurs maires bien déterminés à faire des problèmes municipaux un enjeu central de la campagne électorale.
Après une douzaine de jours de campagne, les maires estiment que le temps commence à presser. Ils demandent aux chefs des différents partis de se commettre sur deux enjeux en particulier: la loi attendue sur les régimes de retraite des employés municipaux et le partage de la facture de la mise à niveau des infrastructures municipales.
En conférence de presse à Québec, autour du président de l'Union des municipalités du Québec, Éric Forest, les maires d'une vingtaine de municipalités ont demandé aux leaders politiques d'annoncer leurs couleurs lors du premier débat télévisé des chefs, jeudi soir, puis au cours du sommet des municipalités qui se tient vendredi à Québec.
Clamant parler d'une seule voix, le monde municipal a donc bien l'intention d'accroître la pression au cours des prochains jours sur les chefs politiques pour qu'ils répondent à leurs demandes.
Les maires veulent une législation d’ici juin pour confirmer le partage moitié-moitié les déficits courants et futurs et permettre aux municipalités qui le désirent de s’attaquer aux déficits passés.
«Le maintien des régimes actuels aura des impacts considérables sur l’ensemble des contribuables. Un déficit représentant 5 G$, c’est lourd ! Si rien n’est fait, le déficit ne peut que s’accroître. Pour garantir la pérennité des régimes de retraite et réduire le fardeau fiscal des contribuables, il est temps de convenir d’un effort équitable de tous», ont clamé le maire de Québec Régis Labeaume et ses homologues de Longueuil, Victoriaville et Lévis.
Quant aux infrastructures publiques au Québec, 58% sont municipales, mais les maires déplorent que seulement 8% du budget du Plan québécois d’infrastructures y est consacré. Les municipalités paient 76% de la facture alors que le gouvernement provincial en paie 14%. Le maire de Montréal Denis Coderre et ceux de Sherbrooke, Rivière-Rouge, Gatineau et Montmagny ont uni leurs voix pour demander à Québec de faire plus.
«Pour remettre à niveau les infrastructures municipales, il est temps que la facture soit partagée équitablement afin d’assurer la qualité et la sécurité des infrastructures.»
Le monde municipal demande notamment d’augmenter le seul d’investissement de 650 M$ par année dans le Plan québécois d’infrastructures, de garantir un transfert rapide de l’argent fédéral aux municipalités et de rendre admissible aux programmes toutes les catégories d’infrastructures.
Les membres de l’UMQ représentent 80% des habitants de la province.
Avec Valérie Lesage/Les affaires