Dans la plateforme du Parti conservateur

Offert par Les Affaires


Édition du 10 Octobre 2015

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Édition du 10 Octobre 2015

Par Stéphane Rolland
Les conservateurs promettent peu de nouvelles mesures, concède Joe Oliver, le ministre des Finances. Les troupes de Stephen Harper misent sur leur bilan et la prudence fiscale pour convaincre l'électorat de leur accorder un quatrième mandat «tandis que l'économie mondiale est fragile».

«Les mesures que nous avons annoncées sont petites par rapport à celles des autres partis, reconnaît le ministre, qui a aussi eu le portefeuille des ressources naturelles. Comme ça, je reste certain qu'on va équilibrer le budget cette année.»

À moins d'une annonce-surprise dans les derniers jours de la campagne, les conservateurs ne précisent pas de quelle façon ils diminueraient les impôts avec les surplus qu'ils entrevoient au cours des prochaines années. Lors de la précédente campagne, Stephen Harper avait promis d'augmenter le plafond du CELI et de diminuer l'impôt des familles par le fractionnement de revenus une fois que les finances publiques le permettraient, ce qu'il a fait la dernière année de son mandat.

En raison de l'incertitude économique, les conservateurs se gardent cependant de faire ce genre de promesse conditionnelle. «On veut avoir plus de flexibilité, explique-t-il. On va baisser les impôts des individus et des entreprises. Pour les détails, nous avons besoin de flexibilité pour déterminer ce qu'on doit faire dans le contexte actuel.»

Équilibre budgétaire et infrastructures

La promesse de maintenir l'équilibre budgétaire trace le plus grand contraste entre les visions économiques des conservateurs et des libéraux. Le parti de Justin Trudeau recourrait au déficit afin d'investir davantage dans les infrastructures et de générer de la croissance économique. «Ce n'est pas le temps de faire des déficits, répond M. Oliver. Nous ne sommes pas en récession. Au contraire, il y a eu de la croissance en juin et en juillet.» À long terme, l'équilibre budgétaire permettra au gouvernement de diminuer les impôts et de résister à un choc économique comme celui ressenti à la suite de la baisse des prix du pétrole, poursuit le ministre.

Cela dit, M. Oliver se défend d'ignorer les infrastructures. Si les néo-démocrates, les libéraux et les bloquistes en promettent davantage, les conservateurs ont, eux aussi, un plan d'investissement dans les infrastructures, insiste-t-il. En 2014, le fédéral a renouvelé le programme Chantier Canada qui prévoit des investissements de 53 milliards de dollars sur 10 ans. «Nous sommes tous d'accord sur l'importance d'allouer des fonds aux infrastructures, explique-t-il. La question est de savoir jusqu'à quel point il est raisonnable de le faire.»

L'heure des bilans

Fraîchement dévoilé, le traité de libre-échange du Partenariat transpacifique est un argument de campagne qui tombe à point pour les conservateurs. L'accord favorisera les exportations des entreprises québécoises dans les 11 autres pays signataires, plaide Joe Oliver.

L'entente a toutefois soulevé des inquiétudes dans le milieu agricole. Thomas Mulcair promet de déchirer l'accord, qui ne maintient pas l'intégralité des protections accordées aux agriculteurs. M. Oliver affirme, pour sa part, que les «piliers» de la gestion de l'offre sont maintenus. Il avance que les compensations sont «généreuses» et que les compromis concédés sont bien meilleurs que les sacrifices demandés pour trouver un terrain commun entre les 12 États participants.

L'une des décisions du gouvernement sortant qui aura fait grincer le plus de dents dans les milieux d'affaires du Québec est l'abolition du crédit d'impôt fédéral accordé aux fonds de travailleurs. Les trois partis d'opposition promettent de le rétablir. La Fédération des chambres de commerce du Québec a d'ailleurs plaidé pour son maintien au cours de la campagne. Les conservateurs persistent et signent. «J'ai travaillé comme banquier d'affaires, raconte le député ontarien, d'origine montréalaise. À mon avis, ce n'est pas efficace comme programme. Franchement, il y a des moyens beaucoup plus efficaces de stimuler la création d'emplois. Sur ce point précis, nous avons une différence d'opinions.» 

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