Crise grecque : l'UE pourrait créer un Fonds monétaire européen

Publié le 08/03/2010 à 15:16

Crise grecque : l'UE pourrait créer un Fonds monétaire européen

Publié le 08/03/2010 à 15:16

Par La Presse Canadienne

La crise des déficits grecs a mis au jour une faiblesse de l'union monétaire européenne. Photo : Bloomberg

La Commission européenne discute avec les pays de la zone euro sur la création d'un Fonds monétaire européen chargé de mieux coordonner les économies des 16 pays utilisant l'euro et d'empêcher que de nouvelles crises, semblables à celle de la dette grecque, ne mettent en danger l'union monétaire.

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La Commission a dit espérer achever les pourparlers d'ici au 1er juillet, expliquant que l'objectif n'était pas de ficeler en urgence un plan de sauvetage de la Grèce, mais de "tirer les leçons" de la situation actuelle.

"L'idée, c'est que l'épisode de la Grèce ne doit pas se reproduire et que nous devons renforcer notre politique de coordination économique. C'est une priorité", a déclaré Madeu Altafaj Tardio, porte-parole de l'Union européenne. "Nous sommes en discussions avec l'Eurogroupe sur les moyens d'être plus efficaces dans la prévention (des crises, NDLR) et la surveillance" des comptes des pays concernés.

La crise des déficits grecs a mis au jour une faiblesse de l'union monétaire européenne. Si la solidité des finances des pays membres est nécessaire pour soutenir la stabilité de l'euro, les dispositions limitant les déficits publics semblent ne pas être suffisantes pour empêcher que certaines pays accumulent une dette massive. La manipulation de ses statistiques par la Grèce a également révélé des manquements dans la procédure de surveillance.

Le refus de l'Allemagne de renflouer la Grèce a donc incité les dirigeants européens à réfléchir à la création d'une nouvelle structure, l'idée d'un recours d'Athènes au Fonds monétaire international (FMI) étant jugée embarrassante et susceptible de nuire à la crédibilité de l'euro.

D'où l'idée d'un Fonds monétaire européen (FME), d'abord avancée en février dans un article co-signé par Daniel Gros, directeur du Centre for European Policy Studies (CEPS) de Bruxelles, et Thomas Mayer, chef économiste à la Deutsche Bank.

Ce fonds serait abondé par les pays qui ne respectent pas les règles fixées par Bruxelles (déficit et dette rapportés au produit intérieur brut -PIB), afin, dans un premier temps, d'encourager les gouvernements à rester dans les limites imparties. Avec ces financements, il pourrait gérer à sa place la restructuration d'un pays en défaut -une possibilité que n'a pas le FMI- en proposant à ses créanciers d'échanger leur dette contre des bons du FME à un prix avantageux, afin de limiter les répercussions aux autres membres.

Le FME donnerait aux pays de la zone euro la capacité de décider de ne pas renflouer un membre ne respectant pas les critères de Maastricht, sans pour autant mettre en danger l'union monétaire dans sa totalité, a expliqué à l'Associated Press Daniel Gros. "Il s'agit de protéger la zone euro (...) Les pays de la zone euro ont le choix: ils peuvent continuer comme ça, la Grèce peut continuer à dépenser et eux à payer. Ou alors, ils peuvent faire ça (le FME, NDLR) pour être en mesure de dire 'non' à la Grèce".

L'idée du FME semble être soutenue par l'Allemagne et la France. La chancelière Angela Merkel l'a ainsi jugée lundi "bonne et intéressante", tout en soulignant qu'elle nécessiterait une modification du Traité de Lisbonne -seulement possible à l'unanimité des pays membres.

Recevant le Premier ministre grec Georges Papandréou à Paris, le président Nicolas Sarkozy avait, lui, évoqué "une initiative concertée pour lutter contre la spéculation". Au ministère des Finances, on se disait lundi favorable à la création d'une nouvelle institution, tout en jugeant nécessaire de prendre le temps d'en discuter avec les autres membres.

 

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