Bomber le torse! C'est la stratégie de Trump dans les négociations commerciales...

Publié le 03/10/2018 à 07:05

Bomber le torse! C'est la stratégie de Trump dans les négociations commerciales...

Publié le 03/10/2018 à 07:05

Par AFP

Avec la conclusion d'un nouvel accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique, Donald Trump peut mettre un autre succès à son crédit: ses tactiques musclées s'avèrent payantes.

Même si, selon des spécialistes, les États-Unis n'ont pas obtenu autant de la part de leurs voisins nord-américains qu'ils auraient pu espérer, les menaces de représailles de l'ancien homme d'affaires, au tempérament parfois colérique, ont porté leurs fruits.

Cette manière de faire a de quoi inquiéter, non seulement le grand adversaire commercial des Etats-Unis, la Chine, mais également des nations comme le Japon, l'Inde et le Brésil.

Les sommations --ou menaces?-- du président américain lors de sa conférence de presse triomphante lundi pour annoncer la naissance de l'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) étaient claires.

«L'Inde, la reine des tarifs douaniers... L'Inde impose des tarifs de 100%».

«L'Union européenne, qui a été très dure avec les États-Unis».

«Le Brésil, voilà un autre cas. C'est le pompon. Ils nous font payer ce qu'ils veulent».

La menace des taxes punitives est souvent agitée par le président républicain pour forcer les autres pays à venir à la table des négociations.

Le Japon a ainsi consenti à engager des discussions sur le libre-échange après avoir entendu l'avertissement suivant: «Des taxes très, très substantielles sur vos voitures si vous refusez».

«Sans les tarifs, on n'en serait même pas là», a expliqué M. Trump. Même pas besoin de joindre le geste à la parole, la simple menace suffit: ces tarifs «sont si puissants que ça».

La négociation d'un nouvel Aléna pourrait donc être la preuve que les «brimades marchent».

«C'est triste à dire», regrette Patrick Leblond, professeur à l'université d'Ottawa, même si dans le cas de l'AEUMC, les dommages pour la bonne santé économique de la région ne sont pas aussi importants qu'auraient pu le faire croire les nombreux avertissements émis.

Bizuter, mais jusqu'où?

Le président Trump a fait des demandes inacceptables «avant d'y ajouter toutes ces menaces», qui ont gagné en crédibilité quand il a imposé avec grand fracas des taxes sur l'acier et l'aluminium, visant le Canada, le Mexique, la Chine ou l'Union européenne, détaille Patrick Leblond à l'AFP.

«Ca va être leur nouvelle stratégie maintenant», confirme Mary Lovely, économiste de l'université de Syracuse.

A voir toutefois si cette manière de faire, qui détonne avec les techniques traditionnelles de négociations, se révèle être efficace avec tous les pays.

«Le dosage des brimades dépendra à quel point l'autre partie veut avoir accès au marché américain», assure Kimberly Ann Elliott, économiste de l'ONG Center for Global Development.

«Le Canada et le Mexique avaient clairement une grosse dépendance (au marché américain, NDLR) et étaient obligés de trouver un accord», ajoute-t-elle.

Mais des pays plus éloignés, comme l'Inde et le Brésil, dépendent moins des consommateurs américains, et leurs échanges commerciaux avec la première puissance économique mondiale sont moins importants.

Pour le cas de l'Inde, New Delhi «serait prêt à mener une vraie bataille», affirme Mme Elliott. Le gouvernement indien «ne veut jamais être vu en train de céder devant quiconque, en particulier les États-Unis». Ce qui explique «leur interventionnisme dans leur économie».

Pour Donald Trump, le déficit commercial des Etats-Unis, contre lequel il n'a de cesse de pester, n'est que de l'argent donné à d'autres pays, et non un échange de biens et de services.

En conséquence, dans toutes ses négociations commerciales, il a demandé aux autres parties d'acheter plus de biens américains.

À cet égard, il peut sembler surprenant pour le locataire de la Maison Blanche de s'en prendre à l'Inde et au Brésil: le déficit commercial des Etats-Unis avec la puissance asiatique n'est que de 27 milliards de dollars, tandis qu'avec le Brésil, il existe même un surplus de 28 milliards de dollars en 2017.

En comparaison, le déficit avec la Chine pour les biens et les services était l'année dernière de 335 milliards de dollars.

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