Augmenter l'impôt des entreprises réduirait le salaire des employés

Publié le 19/01/2016 à 06:58, mis à jour le 19/01/2016 à 10:28

Augmenter l'impôt des entreprises réduirait le salaire des employés

Publié le 19/01/2016 à 06:58, mis à jour le 19/01/2016 à 10:28

Par François Normand

Photo: Shutterstock

Les gouvernements devraient y penser à deux fois avant d'augmenter l'impôt des entreprises, car cela aurait un impact négatif sur le salaire de leurs employés, affirme une étude de l'Institut Fraser, publiée ce mardi.

Ainsi, augmenter l'impôt des sociétés contribuerait à réduire les revenus des salariés dans l'année suivant cette hausse, soutient cette étude intitulée The Effect of Corporate Income and Payroll Taxes on the Wages of Canadian Workers.

En refilant la hausse à leurs employés, les entreprises limiteraient par conséquent l'impact négatif sur leur marge bénéficiaire.

L'Institut Fraser a même réussi à calculer une fourchette pour cet impact négatif sur les salaires des travailleurs.

Ainsi, chaque hausse d'un point de pourcentage du taux d'imposition réduirait le salaire horaire des employés de 0,15 % à 0,24 %.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l'Institut Fraser se sont appuyés sur les données de Statistique Canada, et ce, pour la période comprise entre 1998 et 2013.

L'Institut Fraser donne l'exemple de l'année 2012.

Si le taux combiné fédéral-provincial de 27,3% avait été augmenté d'un point à 28,3%, le salaire moyen de l'heure au Canada aurait diminué entre 0,13$ et 0,20$.

Sur une période d'un an, cela se serait traduit par une perte de salaire oscillant de de 254 $ à 390 $, selon l'institut Fraser.

Joints par Les Affaires, l'Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) et l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) ont critiqué les conclusions de l'étude (ils n'ont pas pu lire l'étude, car nous l'avions eue sous embargo, lorsque nous les avons contactés lundi).

Robert Laplante, directeur général de l'IRÉC, affirme par exemple qu'une entreprise syndiquée ne peut pas du jour au lendemain compenser ainsi une hausse de son taux d'imposition en réduisant les salaires de ses employés.

La marge de manoeuvre d'une entreprise non syndiquée n'est pas totale non plus; cela dépend du secteur dans lequel elle évolue, insiste Robert Laplante.

«S'il y a une forte concurrence pour la main-d'oeuvre, une entreprise va y penser deux fois avant de réduire le salaire des employés convoités.»

Pour sa part, Philippe Hurteau, chercheur à l'IRIS, remet en cause le lien de cause à effet que fait l'Institut Fraser entre le taux d'imposition des entreprises et les salaires des travailleurs.

«Depuis 30 ans, les gouvernements au Canada ont réduit de manière importante l'imposition des sociétés. Or, on n'a pas vu de corrélation avec une hausse des salaires des employés», dit-il, en précisant qu'ils ont plutôt stagné depuis trois décennies.

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

Il y a 51 minutes | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

Il y a 41 minutes | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Bourse: Wall Street plombée par Meta et la faible croissance américaine

Mis à jour à 16:58 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en baisse, jeudi.