Augmentation des dépenses publiques: le Québec fonce-t-il dans un mur ?

Publié le 03/04/2013 à 12:43, mis à jour le 08/04/2013 à 13:53

Augmentation des dépenses publiques: le Québec fonce-t-il dans un mur ?

Publié le 03/04/2013 à 12:43, mis à jour le 08/04/2013 à 13:53

Par Denis Lalonde

[Photo : Bloomberg]

Les dépenses publiques ont progressé plus rapidement au Québec que dans n’importe quelle autre province canadienne entre 1981 et 2009, révèle une étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal. Et le rythme de cette progression a de quoi inquiéter.

Cliquez ici pour visualiser le graphique des dépenses des administrations publiques au Québec

L'étude soutient qu'en 2009, les dépenses publiques représentaient 47% du produit intérieur brut (PIB) du Québec, contre 38% en Ontario et 39% en moyenne dans les provinces canadiennes. Les dépenses publiques en proportion du PIB étaient donc 25% plus élevées au Québec qu'en Ontario au cours de cette période.

C'est aussi au Québec que les dépenses publiques par habitant étaient les plus importantes. En 2009, elles atteignaient en moyenne 16 150 dollars par habitant, soit environ 1 300 dollars de plus qu'en Ontario et 1 450 dollars de plus que dans la moyenne des provinces canadiennes. Ainsi, le niveau des dépenses publiques par habitant dépassait de 9% celui de l'Ontario.

Le document produit par les chercheurs Robert Gagné et Jonathan Deslauriers estime également que près de 80% de l'augmentation des dépenses publiques au Québec entre 1981 et 2009 est attribuable à une hausse des dépenses au provincial. « À titre comparatif, l'augmentation des dépenses provinciales explique 56% de l'accroissement des dépenses publiques en Ontario et 64 % de l'augmentation des dépenses publiques en moyenne dans les provinces canadiennes », révèle l’étude.

Durant cette période de près de 30 ans, environ 70% de la croissance des dépenses provinciales et municipales au Québec, en Ontario et au Canada ont résulté de l'augmentation des dépenses en santé, en éducation et dans les services sociaux.

Les chercheurs de HEC Montréal laissent entendre que le secteur des services sociaux expliquait une plus large part de l’accroissement des dépenses publiques au Québec. Cette hausse serait essentiellement attribuable à la progression des dépenses au niveau de l’hébergement des personnes âgées et des personnes souffrant de limitations physiques et psychologiques, aux dépenses liées à l’appui aux ménages ayant des enfants à charge ainsi qu’aux dépenses liées aux services de garde d’enfants.

« À la lumière de ces résultats, une question s'impose : comment l'État québécois arrivera-t-il à régler la facture, alors que ces facteurs ne feront que s'accentuer ? Pour réussir ce tour de force, le gouvernement devra absolument favoriser l'accroissement du PIB par habitant, et la seule façon d'y parvenir, c'est d'augmenter la productivité. Si nous ne relevons pas collectivement ce défi, nous n'aurons plus les moyens de nos ambitions », affirme Robert Gagné dans un communiqué.

L’étude avait pour objectif de tracer l'évolution des dépenses publiques au Québec, en Ontario et au Canada entre 1981 et 2009, afin de comprendre les principales causes de leur augmentation et d'en cerner les tendances.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

Il y a 57 minutes | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?