La Confédération des syndicats nationaux (CSN) poursuit son combat contre Alimentation Couche-Tard. Le regroupement syndical québécois s’est allié à HK-Norvège, qui représente 263 salariés des dépanneurs norvégiens de la chaîne Statoil Fuel & Retail acquise par la société lavalloise en juin dernier pour «défendre la reconnaissance syndicale dans les dépanneurs».
Une première rencontre d’échanges entre les deux organisations syndicales s’est tenue lundi et mardi à Oslo, la capitale norvégienne, a indiqué la CSN.
La CSN était représentée par son secrétaire général, Jean Lortie, qui a parlé des difficultés que rencontrent les salariés de Couche-Tard qui tentent de se syndiquer.
«Rarement a-t-on vu au Québec un employeur déployer autant d'énergie pour combattre la syndicalisation. Les employés qui veulent se syndiquer sont obligés de le faire dans la clandestinité par crainte de représailles. Une fois syndiqués, Couche-Tard a fermé des établissements rentables et en a confié d'autres à des franchisés pour tenter de se dérober de ses obligations. C'est inacceptable au Québec et ce le serait bien entendu en Norvège», dit Jean Lortie.
Le syndicat norvégien HK-Norvège a pour sa part indiqué qu’il a la responsabilité d’envisager tous les moyens afin de rappeler à l’ordre les entreprises délinquantes.
«Dans cette optique, nous demandons au gouvernement norvégien de s'assurer que le Government Pension Fund Global joue son rôle d'investisseur actif auprès de Couche-Tard dont il est actionnaire. Il l'a fait dans le passé avec plusieurs entreprises, par exemple Wal-Mart, pour les amener à modifier leurs pratiques. Couche-Tard devra reconnaître les syndicats choisis démocratiquement par ses employés », a dit le secrétaire national de HK-Norvège, Torbjørn Brox Webber.
Statoil Fuel & Retail est la plus importante acquisition de l'histoire de Couche-Tard. Acquise en juin dernier, cette chaîne exploite 2300 établissements en Norvège, en Suède, au Danemark, ainsi qu'en Pologne, dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) et en Russie. En incluant les employés travaillant dans les stations franchisées sous l'enseigne Statoil, le réseau de Couche-Tard en Europe compte 18 500 salariés.
La CSN a entrepris une campagne de syndicalisation des dépanneurs de Couche-Tard au Québec il y a plus de deux ans. Les résultats de cette offensive sont partagés. Jusqu'à présent, huit commerces sur plus de 500 dépanneurs ont été syndiqués. Couche-Tard a fermé deux de ces commerces. Elle a aussi mis en oeuvre une stratégie de franchiser une partie de ses dépanneurs, dont certains ont été ciblés par la CSN, comme l'apprenait LesAffaires.com en janvier dernier. Elle en a ainsi vendu deux à des franchisés et prévoit en céder trois autres.
En février dernier, LesAffaires.com rapportait que faute d’un soutien suffisant, une accréditation syndicale dans un magasin d’Alimentation Couche-Tard a été refusée par la majorité de ses employés. Les travailleurs du magasin situé au 8155, rue Notre-Dame Est à Montréal ont ainsi décliné l’invitation de la CSN. Lisez l'article Couche-Tard: des employés disent non à la syndicalisation
L'action de Couche-Tard a touché un sommet historique mardi en Bourse. Le titre a grimpé à 58,33$, avant de clôturer à 57,82$.
