Sous-investissement chronique dans les infrastructures

Publié le 30/03/2018 à 13:21

Sous-investissement chronique dans les infrastructures

Publié le 30/03/2018 à 13:21

Par François Normand

Source photo: Getty

De l’Amérique du Nord à l’Asie en passant par l’Europe, les gouvernements sous-investissent massivement dans les infrastructures publiques (transport, traitement des eaux, etc.), affirme un expert mondial dans ce domaine.

«Historiquement, les gouvernements et les entreprises investissent plus de 2 000 milliards de dollars américains par année dans le monde. Or, actuellement, nous investissons environ 50% de cette somme», explique Norman F. Anderson, président de CG/LA Infrastructure, en citant des données de Boston Consulting Group.

Il a accordé un entretien à Les Affaires en marge le 11e Forum mondial CG/LA sur le leadership en infrastructure, qui se tenait cette semaine à Montréal et qui était organisé par cette firme de consultant de Washington.

Ce sous-investissement dans les infrastructures est pire aux États-Unis, affirme Norman F. Anderson.

«En moyenne, les États-Unis devraient consacrer environ 3% de leur PIB par année à la construction ou à l’entretien d’infrastructures. Or, nous investissons actuellement 1,3%, ce qui ne représente même pas la moitié de ce qu’il faudrait investir!», dit-il.

Comment expliquer cette situation aux États-Unis et ailleurs dans le monde?

Difficile de le dire avec certitude, selon le patron de CG/LA Infrastructure.

Il note d’abord un fossé qui se serait creusé entre le secteur privé et le secteur public. Le premier reproche souvent au second de manquer de projets structurants qui font appel aux grands standards internationaux, incluant les nouvelles technologies.

«J’entends souvent des entreprises dire qu’elles ont beaucoup d’argent à investir, mais qu’il manque de projets», confie Norman F. Anderson.

Incohérence et manque de vision

À ses yeux, il y a aussi un manque de cohérence et de vision commune dans la société à propos de la nature même des infrastructures, comme l’a montré un récent sondage Ipsos réalisé auprès de 1500 Brésiliens.

Ainsi, quand on a demandé en quoi consistent des infrastructures publiques, aucune vision commune ou projet de société ne s’est dégagé de ce sondage.

Pour certains, la priorité était les autoroutes. Pour d’autres, ce sont les ports et les aéroports, sans parler de ceux qui privilégient les investissements pour améliorer le traitement des eaux ou le transport en commun.

En Amérique du Nord, la perception à l’égard du sous-investissement dans les infrastructures varie aussi en fonction de l’âge, affirme le président de CG/LA Infrastructure.

Ainsi, les 55 à 64 ans estiment dans une proportion de 57% qu’il y a un sous-investissement en infrastructures. Par contre, cette proportion dégringole à 27% dans la tranche d’âge des 22 à 35 ans.

Il va sans dire que ce sous-investissement en infrastructures crée des occasions d’affaires aux quatre coins du monde, selon Norman F. Anderson.

Outre les États-Unis, des pays comme le Brésil, le Vietnam ou l’Indonésie sont particulièrement intéressants. L’Inde a également beaucoup de potentiel, mais y réaliser des projets est «compliqué», affirme cet expert.

Quant à la Chine, c’est «presque impossible» pour une entreprise étrangère d’y faire des projets d’infrastructures, et ce, en raison du manque d’ouverture du marché chinois à la concurrence étrangère, soutient Norman F. Anderson.

Dans le monde, les secteurs les plus intéressants sont le transport (métros, trains de banlieue), le traitement des eaux potables et usées ainsi que les aéroports.

Les meilleures sratégies pour décrocher des contrats

Brasser des affaires dans le secteur des infrastructures à l’étranger est compliqué. C’est pourquoi Norman F. Anderson suggère aux entreprises canadiennes de déployer trois stratégies afin de maximiser leur chance de décrocher des contrats.

Premièrement, il recommande de s’associer à un fonds d’investissement local, qui investit déjà dans les infrastructures.

Deuxièmement, si c’est possible, il suggère d’acheter ou de prendre une participation dans une firme d’ingénierie locale, car celle-ci est déjà bien implantée dans ce marché.

Troisièmement, il faut proposer une technologie qui puisse donner une grande valeur ajoutée à un projet, une technologie qui peut éventuellement être implantée dans d’autres projets locaux.

 

 

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