Santé et sécurité, une question de culture

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Septembre 2018

Santé et sécurité, une question de culture

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Édition du 08 Septembre 2018

« Si nous avons la volonté de ne pas blesser nos employés, nous devons prendre nos respon-sabilités et agir pour soutenir nos paroles », selon ­Pierre ­Janelle, ­vice-président des opérations et de la gestion des actifs chez ­Kruger Énergie

Difficile de faire de réels gains en santé et sécurité du travail (SST) sans en faire une véritable priorité. Pour améliorer durablement vos résultats, changez durablement vos pratiques. En d'autres termes, faites de la SST un élément-clé de votre culture. Voici comment l'ont fait deux entreprises, et quels résultats elles ont obtenus.

« La culture, en santé et sécurité, c'est le risque auquel une entreprise est prête à exposer ses travailleurs. Si nous avons la volonté de ne pas blesser nos employés, nous devons donc prendre nos responsabilités et agir pour soutenir nos paroles », indique Pierre Janelle, le vice-président des opérations et de la gestion des actifs chez Kruger Énergie.

Son entreprise peut aujourd'hui se vanter d'avoir amélioré de manière radicale la SST telle qu'elle est mesurée par le taux d'incidents OSHA, un indicateur qui représente le pourcentage des travailleurs qui ont subi une lésion professionnelle ayant causé une inaptitude au travail, une restriction des activités ou des traitements médicaux.

Il y a quatre ans, Kruger Énergie présentait un taux OSHA de 3,2. Depuis deux ans et demi, celui-ci est toutefois tombé à zéro, ce qui signifie qu'aucun incident n'a été enregistré. Comment l'entreprise y est-elle arrivée ?

M. Janelle, qui sera conférencier le 26 septembre à l'événement Santé et sécurité du travail, organisé par le Groupe Les Affaires, raconte que les résultats de Kruger en matière de SST commençaient à plafonner il y a quatre ans. « On s'est dit que si on gardait la même philosophie, on aurait les mêmes résultats, explique-t-il. Alors on a tout simplement changé notre stratégie, on a revu notre programme de prévention. »

Former et impliquer

Les changements apportés par Kruger Énergie visaient à éliminer les dangers à la source. Ils se sont déclinés en trois grands points.

L'entreprise a d'abord rendu les gestionnaires responsables de l'application de sa stratégie. « Souvent, les organisations mettent l'application de leur plan dans les mains d'un coordonnateur SST. En conséquence, les gestionnaires n'ont pas le sentiment d'en être responsables », explique M. Janelle.

Kruger Énergie a ensuite déterminé les risques de façon à les éliminer, en faisant participer au maximum ses employés : étant sur les lieux de travail, ce sont eux qui sont les mieux placés pour repérer les dangers. L'entreprise les a aussi fait participer à l'élaboration des solutions. « Personne ne souhaite retourner chez soi avec un membre en moins, alors les gens veulent participer, dit M. Janelle. Mais ça aide quand on leur dit qu'ils font partie non pas du problème, à cause de leur comportement, mais bien de la solution. » Faire participer réellement les travailleurs assure aussi le succès de la stratégie : en participant, ils en deviennent les porteurs. « C'est assez difficile de se contester soi-même ! », dit M. Janelle.

Le troisième point de la stratégie était de former les employés. Comme ils sont parfois seuls sur certains sites de travail, l'entreprise voulait que les travailleurs soient aussi compétents en SST qu'un superviseur pourrait l'être. Elle leur a donc donné une formation du même calibre qu'elle aurait donné à un superviseur SST. Elle l'a fait au moyen de l'application de microapprentissage Axonify, qui donnait des vidéoformations et des tests, permettant ainsi à Kruger Énergie d'évaluer l'apprentissage. Les employés, eux, accumulaient des points et pouvaient les échanger contre des produits promotionnels de l'entreprise comme des casquettes ou des manteaux. « Cette démarche, moins théorique, rendait la formation plus intéressante », dit M. Janelle. Après les changements pilotés, force est de constater pour lui que la culture de son entreprise a bel et bien changé dans le sens d'une plus grande attention à la sécurité.

Une journée consacrée à la sécurité

Soucy Techno, une PME de Sherbrooke spécialisée dans la production de caoutchouc, fait cette année partie des Grands Prix santé et sécurité du travail. Elle aimerait bien remporter le prix Innovation. Quelle initiative, selon elle, lui vaudrait cette reconnaissance ? Sa journée SST : depuis six ans, l'entreprise consacre une journée entière à la SST. Elle arrête la production, libère ses employés et organise des conférences, des formations et des activités interactives liées à la prévention. Le thème général varie en fonction des priorités ou des besoins.

Grâce à cette initiative, les travailleurs sont plus sensibilisés, explique Martin Laperle, le responsable des procédés. « Ils s'impliquent, s'intéressent et sont prêts à changer les choses parce qu'ils voient que l'entreprise tient réellement à coeur la santé et la sécurité. » La première édition, qui a selon lui permis de créer une prise de conscience dans l'esprit de travailleurs, a d'ailleurs été un catalyseur pour axer davantage la culture de l'entreprise sur la SST. « On a aujourd'hui 211 employés, soit 50 de plus que l'an dernier, mais nos coûts liés à la SST continuent de diminuer, dit M. Laperle. La sécurité, ça nous tient à coeur, mais pour avoir de vrais résultats, il faut d'abord que nos gestes suivent notre parole. »

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