La progression de la demande de biocarburants entraîne d'ores et déjà une mutation radicale des marchés agricoles. Elle est même susceptible d'induire une hausse des prix mondiaux de nombreux produits agricoles, selon un rapport publié par l'OCDE et l'Org Ainsi, le rapport indique que des facteurs transitoires tels que les épisodes de sécheresse sévissant dans les régions productrices de blé ou le faible niveau des stocks expliquent dans une large mesure les récentes augmentations des prix agricoles. À long terme, toutefois, on constate que s'opèrent déjà des changements structurels qui, au cours des dix prochaines années, pourraient bien se traduire par des prix élevés pour nombre de produits. À cela s'ajoute l'utilisation de plus en plus grande des céréales, du sucre, des graines oléagineuses et des huiles végétales pour produire des combustibles de substitution, de l'éthanol et du biogazole. Cette tendance pousse à la hausse non seulement les prix des productions végétales, mais aussi, à travers le coût des aliments du bétail, ceux des productions animales. Ceux qui seront le plus touchés par cette tendance seront les pays importateurs, et de manière générale les populations urbaines pauvres. De plus, même si les agriculteurs semblent a priori gagnants de ces hausses prévisibles du prix des cultures, ils risquent d'être affectés durement par les prix croissants des aliments du bétail. D'ici 2016 Aux Etats-Unis, la production annuelle d'éthanol à partir du maïs devrait doubler entre 2006 et 2016, tandis que dans l'Union européenne, les volumes d'oléagineux (principalement de colza) destinés à la production de biocarburants devraient passer d'un peu plus de 10 millions de tonnes à 21 millions de tonnes pendant la même période. Au Brésil, la production annuelle d'éthanol devrait atteindre quelque 44 milliards de litres d'ici 2016, contre environ 21 milliards de litres aujourd'hui. Quant à la Chine, elle devrait voir sa production actuelle, de l'ordre de 2 milliards de litres, grimper jusqu'à 3,8 milliards de litres. Pour aller plus loin: http://www.oecd.org/document/62/0,3343,fr_2649_201185_38900158_1_1_1_1,00.html Communiqué http://www.oecd.org/dataoecd/7/44/38896704.pdf Rapport