Québec devra investir 30 M$ pour nettoyer le site Manitou

Publié le 26/04/2007 à 15:35

Québec devra investir 30 M$ pour nettoyer le site Manitou

Publié le 26/04/2007 à 15:35

Par lesaffaires.com
Québec s'attaque au pire problème de terrain contaminé par une mine dans la province : le site Manitou, près de Val-d'Or. Sur les 47 M$ que le gouvernement prévoit investir pour le nettoyage de sites miniers abandonnés, 30 M$ iront à la restauration de Manitou, où 200 hectares ont été couverts de résidus miniers acides. C'est l'équivalent de 400 terrains de football qui a ainsi été stérilisé et contaminé aux métaux lourds. Plus rien ne pousse sur le site : la terre a l'acidité du vinaigre ! Depuis 1942, trois entreprises ont accumulé des résidus à cet endroit. Une seule d'entre elles existe encore : la Société minière Louvem, qui exploite aujourd'hui la mine Beaufor, près de Val-d'Or, avec sa société mère, Mines Richmont. De 1976 à 1992, Louvem a accumulé à Manitou des résidus issus de l'exploitation de diverses mines d'or, de cuivre et de zinc, sans mesures sérieuses pour éviter qu'ils ne se répandent dans la nature. " Les intempéries ont étalé tout ça sur environ six kilomètres, jusqu'à la rivière Bourlamaque ", dit Jean Dionne, chimiste au ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF). Jusqu'en 1983, Louvem appartenait à la Société québécoise d'exploration minière (SOQUEM). Après la vente de Louvem, la propriété Manitou a continué d'appartenir à la SOQUEM pendant deux ans. C'est donc, en partie, ses propres dégâts que le gouvernement s'apprête à nettoyer, puisqu'à l'époque, la SOQUEM était propriétaire de Manitou. En 2002, le MRNF a calculé que la part de responsabilité de Louvem se situe entre 15 et 27 % du total des dégâts environnementaux. L'entreprise n'a cependant fourni que 3,6 M$, selon les informations obtenues par le journal LES AFFAIRES en vertu de la Loi d'accès à l'information. C'est seulement 12 % de ce que le MRNF s'apprête à dépenser pour réparer les dégâts. Tout pollueur doit payer pour ses dégâts Environ 11 millions de tonnes de résidus ont été accumulés à Manitou durant 50 années. De 1942 à 1976, deux entreprises aujourd'hui disparues ont exploité les deux parcs à résidus du site. En 1976, Louvem a pris le relais. Selon la Loi sur les mines de 1995, une entreprise qui a accumulé des résidus sur un site contaminé est responsable de son nettoyage. Quand le MRNF s'est penché sur le cas de Manitou, en 2001, il a évalué les dégâts à 20 M$. Québec a alors avisé Louvem qu'il s'apprêtait à demander une ordonnance pour forcer l'entreprise à payer sa part des dégâts. Le gouvernement voulait mettre la main sur une fiducie mise sur pied en 1992 par Noranda, alors actionnaire majoritaire de Louvem, pour nettoyer Manitou. À l'époque, 5,25 M$ et presque autant d'argent en actions de Louvem avaient été versés dans le compte." Mais nos conseillers juridiques avaient beaucoup d'inquiétudes quant à nos chances de l'emporter, compte tenu que la fiducie était enregistrée en Ontario et que notre évaluation de la responsabilité de l'entreprise était imprécise", explique André Jean, directeur du développement et du milieu minier au MRNF. Québec a donc opté pour une entente hors cour avec Louvem. Le gouvernement a mis la main sur la fiducie, mais il n'y restait que 3,5 M$. Environ 1,75 M$ avaient été dépensés par deux entreprises qui avaient sans succès tenté de dépolluer Manitou entre 1992 et 2002. Ces entreprises ont fait faillite depuis. Quant aux actions de Louvem qui avaient aussi été déposées dans la fiducie, elles avaient été liquidées. Après négociations, Québec n'a pu obtenir que 100 000 $ de plus. Et en échange, le ministère s'est engagé à abandonner tout recours contre Louvem." Depuis 2002, les écoulements toxiques se sont intensifiés et nous avons acquis une meilleure connaissance du site", dit M. Jean, du MRNF. Si bien que six ans plus tard, le ministère chiffre plutôt les dommages environnementaux au site Manitou à 30 M$. Selon l'évaluation de la responsabilité de Louvem, c'est donc entre 4,2 et 8,2 M$ que l'entreprise aurait dû dépenser pour réparer ses dégâts à Manitou, et non 3,6 M$. Le ministère considère tout de même qu'il a obtenu une bonne entente en 2002." Compte tenu des circonstances, nous avons maximisé les sommes récupérées", dit M. Jean. Jean-Guy Rivard, président de Louvem, a pour sa part refusé de commenter les informations obtenues par le journal LES AFFAIRES. Cet article est tiré du journal Les Affaires, édition du 28 avril 2007."

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