Quand les produits font place aux services

Publié le 23/09/2006 à 09:41

Quand les produits font place aux services

Publié le 23/09/2006 à 09:41

Par lesaffaires.com
Comme c'est le cas pour presque toutes les entreprises, la performance de la société allemande Safechem est évaluée en fonction de ses ventes. Plus elle vend, plus elle prospère. Le problème, c'est qu'un de ses produits vedettes est un solvant chimique très toxique. Une entreprise comme Safechem peut-elle continuer à se développer sans pour autant détruire l'environnement ? Certaines activités paraissent faciles à "verdir". Mais d'autres, comme celles de Safechem, auront toujours d'importants impacts sur l'environnement. Et il n'existe pas de solutions de rechange performantes ou rentables, du moins pas encore. Vrai ? Faux. Le troisième principe du développement durable répond à ce problème de façon assez ingénieuse. Il s'agit de créer une économie de services. Un autre modèle pour l'avenir Le modèle économique dominant consiste à extraire des matières premières, puis à les transformer en produits, avant de les vendre à des consommateurs. Pourtant, en tant que consommateur, vous n'avez rien à faire d'un frigo qui ne fonctionne pas. Parce que vous ne consommez pas le frigo, mais le service de réfrigération qu'il fournit. Même chose pour une voiture (service de transport) ou une ampoule (service d'éclairage). À l'exception des aliments, nous consommons des services, pas des produits. C'est après avoir compris cette règle élémentaire que les dirigeants de Safechem ont transformé leur modèle d'affaires. Résultat : la production de son solvant chloré a chuté de 92 %... pour le plus grand bonheur des actionnaires ! S'ils sont heureux, c'est parce que le chiffre d'affaires a grimpé et qu'ils ont obtenu le soutien des écologistes. Les clients de Safechem utilisent le solvant pour nettoyer des pièces métalliques. Le procédé est essentiel, car les graisses peuvent entraîner des défectuosités et des bris mécaniques très coûteux. Autrement dit, ils ont besoin d'un service de dégraissage des pièces. Dans l'intérêt des actionnaires et des clients C'est exactement ce que les dirigeants de SafeChem leur ont offert. Au lieu de livrer le produit toxique, des techniciens se rendent sur place avec deux contenants : un plein et un vide. Ils effectuent le nettoyage des pièces. Puis, ils repartent avec le solvant usé, que l'on recycle ensuite pour un nouvel usage. Il peut se recycler plus de 100 fois ! Compte tenu du fait que les techniciens sont spécialisés dans le nettoyage, il y a très peu de solvant gaspillé. C'est dans l'intérêt des actionnaires. Et puisque les pièces sont nettoyées par des professionnels, les défectuosités sont rares. C'est dans l'intérêt des clients. Personne chez Safechem n'avait prévu un tel engouement. Avec du recul, on constate pourtant qu'ils ont en main la recette du succès. Les clients ont réduit leurs dépenses, car ils n'ont plus à gérer l'entreposage, le transport et l'élimination du produit toxique. Ils ne reçoivent plus de visites d'inspecteurs gouvernementaux. Et, leurs employés n'étant plus exposés à ce produit dangereux, les risques liés à la santé et la sécurité du travail sont éliminés. Pas étonnant que la part de marché de Safechem soit passée de 6 à 50 % en cinq ans. Une façon de fidéliser le client Safechem n'est pas seule à avoir adopté ce nouveau modèle d'affaires. Interface, le plus important producteur de tapis commerciaux, a mis sur pied un service d'entretien d'avant-garde. L'entreprise américaine a constaté que seulement 10 % d'un plancher s'usait prématurément. Par conséquent, les ingénieurs d'Interface ont mis au point un système de tapis carreaux. Il suffit de remplacer les carreaux usés, que l'on retourne à l'usine pour les réusiner. Xerox offre aussi un service d'impression à ses clients commerciaux. La multinationale reste propriétaire de l'imprimante, conçue pour durer longtemps et aussi pour se réparer très facilement. Autre avantage : cela fidélise le client. L'interaction ne se limite plus à la période de vente. Il s'établit alors une relation de confiance, base d'un partenariat à long terme. Dans les cadre d'une économie de services, les entreprises peuvent fermer la boucle de production, car elles demeurent propriétaires des produits. Elles ont donc intérêt à concevoir des produits durables, réutilisables et recyclables. Une telle conception fait chuter les coûts de recyclage qui, contrairement à celui des matières premières, demeurent plus stables. Plus important encore, parce qu'une partie des économies est transférée aux consommateurs, les concurrents mordent la poussière. Quatre principes du modèle d'affaires durable 1. Produire mieux avec moins 2. Éliminer la notion de déchet 3. Développer une économie de services 4. Réinvestir dans le capital humain"

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