Plusieurs occasions d'affaires en Iran


Édition du 06 Février 2016

Plusieurs occasions d'affaires en Iran


Édition du 06 Février 2016

Par François Normand

À la suite de l'accord sur le nucléaire iranien, le Canada lèvera bientôt certaines sanctions économiques contre l'Iran. La réouverture de ce marché de 78 millions d'habitants offrira de nouvelles occasions d'affaires aux entreprises canadiennes. Mais attention, ces occasions sont assorties de risques.

Après des années de sanctions économiques occidentales (le Canada a même complètement rompu ses relations diplomatiques avec ce pays depuis 2012 et commence à les rétablir), l'Iran est mal en point. Son PIB s'élève à 406 milliards de dollars américains, soit près du quart de la taille de l'économie canadienne, selon la Banque mondiale. Cela fait de l'Iran la troisième économie du Moyen-Orient après la Turquie et l'Arabie saoudite. Mais sans les sanctions imposées en 2010, le PIB iranien serait de 15 % à 20 % plus élevé, d'après les estimations du service de recherche du Congrès américain.

Besoins en transport et en infrastructures

Les sanctions ayant limité les importations de l'Iran en produits et technologies de base, les besoins sont immenses dans presque toutes les sphères de l'économie.

La phase initiale de la levée des sanctions demandée par l'Organisation des Nations Unies (ONU) touchera notamment les services financiers (dont les assurances), le secteur de l'énergie (gaz naturel, pétrole, pétrochimie), la production d'or et de métaux, la marine et la construction de bateaux, de même que les transports.

«Il y aura des occasions d'affaires pour nos entreprises dans le secteur des infrastructures, des transports et de l'ingénierie civile», juge Martin Lavoie, directeur des politiques chez les Manufacturiers et exportateurs du Canada.

Bombardier et SNC-Lavalin figurent dans les entreprises les plus citées parmi celles qui ont des chances de décrocher des contrats en Iran. Selon une étude du gouvernement britannique, les 54 aéroports du pays ont d'«importants besoins en investissements», sans parler du renouvellement de la flotte d'avions de passagers - l'Iran a d'ailleurs annoncé l'achat de 118 appareils Airbus au coût de 25 milliards de dollars américains à la fin de janvier.

Au moment de mettre sous presse, Bombardier n'avait pas répondu à notre appel. Pour sa part, SNC-Lavalin refuse, pour des raisons stratégiques, de dire si elle s'intéresse au marché iranien. Cela dit, avant l'imposition des sanctions économiques, la firme d'ingénierie y avait déjà réalisé des contrats d'infrastructures, par exemple pour la construction de systèmes de drainage et d'irrigation pour l'agriculture.

Un marché très risqué

Bien qu'il y ait des élections en Iran, le pays est dirigé par une théocratie autoritaire. Il se classe au 173e rang sur 180 pays pour la liberté de la presse (devant la Chine, au 175e rang), selon Reporters sans frontières. L'information circule donc difficilement, ce qui empêche les entreprises et les investisseurs étrangers d'avoir l'heure juste sur la situation économique de l'Iran.

«C'est un pays où la bureaucratie est très lourde pour les entreprises», ajoute pour sa part Angelo Katsoras, analyste géopolitique à la Banque Nationale. En 2015, l'Iran arrivait au 119e rang mondial pour la facilité d'y faire des affaires, selon l'indicateur Doing Business de la Banque mondiale.

La corruption est un autre risque auquel les entreprises étrangères font face. Selon Transparency International, l'Iran occupait en 2015 la 130e place sur 168 pays en ce qui a trait à l'indice de corruption.

Suivez François Normand sur Twitter @francoisnormand

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